Si l’empreinte optique n’est pas nouvelle, force est de constater qu’elle devient prépondérante dans les publications. Et ce n’est pas le numéro spécial de L’Information Dentaire publié début octobre qui dira le contraire ! C’est bien simple, tous les titres du groupe Id en ont parlé durant l’année. Pourquoi ? Naturellement parce que cette technique, le numérique plus généralement, ouvre d’immenses champs de possibilités dans nos thérapeutiques, une simplification des protocoles prothétiques, une prévisibilité accrue, notamment en implantologie. Les limites qui existaient hier sont en passe de disparaître, lorsque ce n’est pas tout simplement déjà fait.
Pour s’en convaincre, je vous invite à découvrir prochainement le n° 5 de Stratégie Prothétique qui illustre parfaitement cette tendance avec de nouvelles perspectives, depuis l’empreinte jusqu’aux applications plus récentes en prothèse complète ou prothèse maxillo-faciale par exemple.
Nous avons sélectionné pour vous trois articles « coups de cœur » de l’année, issus de BMC, Réalités cliniques et L’Information dentaire en plus d’autres articles totalement inédits.
L’empreinte optique… en toute simplicité
Dans cet article publié dans BMC en mars (vol. 5, n° 1, pp. 70-77), Michel Fagès et Maxime Ducret, rompus aux systèmes de CFAO directe depuis longtemps, font un point très intéressant sur les systèmes d’empreinte optique pour le cabinet. Ils présentent les critères décisionnels essentiels pour guider le praticien dans le choix d’un scanner intra-oral. Par des explications simples, ils détaillent les éléments à prendre en considération au moment de s’équiper. Quelle ergonomie favoriser (kart ou pod) ? Comment évaluer les données techniques des fabricants (distance focale, stratégie de scannage, format des fichiers et leur traitement) ?
L’empreinte optique est le premier maillon d’une chaîne numérique complète intégrant désormais la radiologie, l’imagerie extra-orale telle que les scanners faciaux, les relevés et analyse de la couleur des dents…
Tout se décline en données numériques, susceptibles de fusionner pour créer « un patient virtuel ».
Le choix du bon dispositif et l’intégration dans sa pratique quotidienne nécessitent une analyse rigoureuse et réfléchie, au bénéfice de notre pratique et surtout de nos patients.
Les empreintes en prothèse implanto-portée : du physique au numérique
Dans cet article très clair et didactique, paru dans Réalités Cliniques en juin (vol. 31, n° 2, pp. 162-173), Josselin Lethuillier et Sébastien Felenc rappellent les différentes méthodes d’empreinte en prothèse implantaire. Les divers matériaux sont évoqués, les techniques à ciel fermé ou au contraire ouvert (pick-up) et les spécificités du secteur antérieur. En effet, le profil d’émergence des prothèses implanto-portées dans cette situation nécessite d’être enregistré avec une technique spécifique. Celle-ci est expliquée et bien iconographiée pas à pas.
Les auteurs présentent ensuite deux situations cliniques avec réalisation de prothèse en CFAO directe et semi-directe : la fabrication au cabinet d’une prothèse unitaire transitoire transvissée le jour même de la chirurgie et la conception/réalisation d’une couronne implantaire transvissée d’usage au laboratoire.
Un cas clinique de prothèse complète mandibulaire fixe est traité en comparant la précision de la méthode conventionnelle aux élastomères, et la technique de scannage numérique intra-oral. Les fichiers sont, dans ce cas, parfaitement superposables indiquant qu’avec les dernières générations de caméra, les indications pourraient s’étendre bien au-delà des restaurations unitaires et des petits bridges. Plusieurs études actuelles semblent également tendre vers cette conclusion.
Les empreintes numériques complètent aujourd’hui notre arsenal et améliorent tant la précision que l’ergonomie de notre travail. Elles ne nous dédouanent pas de respecter des protocoles précis, en particulier la validation du modèle, dans le cadre des grandes restaurations, avec une clé de validation en plâtre sur le modèle de travail. Des études restent nécessaires pour valider les protocoles dans toutes les situations cliniques de manière généralisée.
Apport de l’impression 3d à la prothèse maxillo-faciale
Si les biomatériaux et l’imagerie médicale ont évolué durant la dernière décennie, il en est de même pour la CFAO, qui améliore considérablement la reconstruction « sur mesure ».
Une équipe bordelaise présente dans un article de L’Information Dentaire (vol. 102, n° 25/26, pp. 64-70)les avancées technologiques permises par l’apport du numérique en prothèse maxillo-faciale. Trois situations cliniques sont exposées :
– un cas de prothèse extra-orale (occluso-palpébrale) où la portion saine controlatérale (l’autre œil et son pourtour) est scannée et reproduite sur une maquette en cire transformée en silicone ;
– un cas de prothèse obturatrice réalisée sur un modèle imprimé en résine par impression stéréolithographique grâce aux données de l’examen CBCT ;
– un 3e cas où le numérique est détourné pour fabriquer un PEI original avec charnières pour pouvoir être plié/démonté lors de la réalisation d’une PAC immédiate.
Cet article original montre que les indications du numérique, en particulier des scanners intra-oraux ou de laboratoire, ne sont plus limitées à des prothèses dentaires conventionnelles de petite étendue.
Les possibilités techniques offrent des indications incroyablement variées et intéressantes. Seule l’imagination des thérapeutes est encore bridée par les anciennes habitudes !
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