«Assistante dentaire, c’est un métier de passion»
Je suis originaire de la région Centre. A 19 ans, mon bac en poche, je suis montée à Paris chercher du travail, que j’ai trouvé grâce au bouche-à-oreille. Le dentiste d’une amie cherchait une assistante : j’ai été prise, j’ai passé mon diplôme et n’ai plus quitté la profession depuis ! ». Ni la profession, ni même la spécialité, Yasmine a toujours travaillé en implantologie. Depuis deux ans, elle accompagne un jeune praticien qui monte son cabinet. Un défi exaltant, à la fois sur le plan technique et humain.
« Grâce aux nouvelles technologies, tablettes et écran, le métier change de visage. C’est plus simple, plus ludique. ». Un confort nouveau, qui permet de ne plus avoir à quitter le bloc.
Yasmine adore apprendre, qualité indispensable pour ce nouveau poste. « J’ai eu de la chance : tous les praticiens pour lesquels j’ai travaillé ont eu à cœur de me former, de m’expliquer leurs techniques opératoires, pour que je les assiste au mieux ». Aujourd’hui, découvrant de nouvelles technologies avec son praticien, elle peut être vraiment proactive. « On apprend ensemble » explique-t-elle.
Elle insiste sur ce point : « L’assistant(e) dentaire doit prendre son métier au sérieux. Nous ne sommes pas des subalternes. Les mentalités ont évolué. Aujourd’hui les praticiens connaissent notre valeur et notre potentiel. A nous de prendre les choses en main ! ». Par des initiatives, notamment : « Récemment, on a acheté de nouveaux instruments. Je me suis auto-formée en faisant les recherches nécessaires, pour savoir comment les utiliser au mieux. On apprend toujours, j’apprends encore, même après plus de 30 ans de métier ! » dit-elle, enthousiaste. Selon elle, il ne faut pas craindre de poser des questions, ou se dire qu’on ne maîtrise pas assez un sujet pour s’y intéresser. « Il est indispensable de faire de la veille, de s’informer sur les nouveaux outils, les nouveaux matériaux, de se poser les bonnes questions, dans le but de s’améliorer en permanence ». Un véritable travail en binôme, dans lequel le rôle de l’assistant(e) est capital.
« L’assistant(e) est le relais du praticien, car c’est vers lui que se tournent les patients en cas d’urgences. » Car au fond, l’objectif premier est d’être au service du patient et de ne pas le laisser seul. « Mon portable est mon meilleur ami. Un confrère à contacter ? Une question sur un produit ? Je pianote aussitôt ! ». Yasmine aime être réactive, et pour cela, la technologie est formidable. « Il faut utiliser tout ce qui peut nous rendre plus efficace ». Voilà des mots qui sauraient motiver le plus désillusionné des assistant(e)s !
Communiquer et anticiper : les clés du métier
Yasmine va même jusqu’à dire qu’être assistant(e) c’est être communicant(e). « Avec les patients, les confrères, les commerciaux. Etre à l’écoute, c’est important sur le plan humain, mais aussi technique. Plus on est informé(e), mieux c’est. Le praticien manquant souvent de temps, l’assistant(e) sera à l’affût des nouveautés, pour lui faire des suggestions. Lire les revues scientifiques reçues au cabinet, accueillir les fournisseurs : autant de tâches qu’il ou elle peut prendre en charge. Mon carnet de contacts est énorme. Le réseautage, ça marche aussi pour les assistant(e)s ! ». Yasmine se rend régulièrement aux événements organisés par les fournisseurs. On y découvre les nouveaux produits, des conférences thématiques (gestes d’urgence, la radiologie, etc.) : autant d’occasions d’apprendre. « Beaucoup n’osent pas venir, ou bien ne sont pas encouragé(e)s par leur praticien » déplore-t-elle.
Un rôle central dans la prise en charge
Au quotidien, Yasmine accueille le patient, travaille au bloc, donne les conseils postopératoires, et se charge de la prise de rendez-vous. « Sans oublier l’hygiène du cabinet ! Pour moi, c’est un souci collectif. Quand les lieux ne sont pas impeccables, on n’attend pas que l’homme de ménage arrive, on le fait soi-même. En chirurgie, on ne plaisante pas avec l’asepsie. Tous doivent mettre la main à la pâte ! ».
Les soins du patient ne s’arrêtent pas à sa sortie du bloc, l’assistant(e) reste à son écoute et est force de conseils pour tout ce qui touche à la gestion administrative. « C’est l’une des façons de prendre soin du patient. On sait que la guérison passe aussi par le relationnel, et on sait aussi que lorsqu’ils ont des questions à poser, les patients se sentent souvent plus à l’aise avec l’assistant(e). Le métier bouge, à nous d’en porter haut et fort les couleurs ! ». Un conseil à donner aux débutants ? « Si vous manquez d’empathie, ce métier n’est pas fait pour vous» affirme-t-elle. Qu’on se le tienne pour dit !
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