Alors qu’un plan de lutte contre les violences faites aux professionnels de santé devait être présenté à la fin du mois de septembre par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé (photo), l’URPS-Chirurgiens-Dentistes Ile-de-France a organisé le 21 septembre une matinée sur le sujet.
Les données de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) montrent ces dernières années environ 20 000 signalements de violences (atteintes aux personnes ou aux biens) par an. Surtout à l’hôpital. En ville, les données manquent. À part les médecins qui bénéficient d’un observatoire mis en place par leur Ordre, très peu de données fiables sont disponibles concernant les libéraux de santé. C’est le cas pour la profession. Mais il n’y a qu’à égrener les faits divers (attaque au couteau à Tours, à la machette à Mayotte, agressions verbales en PACA…) pour comprendre que les chirurgiens-dentistes payent aussi un lourd tribut. Pourtant, ce que l’on voit n’est que parcellaire. Beaucoup de professionnels de santé victimes d’agressions ne déclarent pas les faits par manque de temps ou considèrent, le plus souvent, que « cela ne sert à rien » puisque les auteurs des violences « ne risquent pas grand-chose ». « Nous avons été trop tolérants, et laissé les professionnels de santé intégrer qu’un certain niveau de violence était normal, constate Agnès Firmin Le Bodo qui était présente lors de cette matinée. Il faut que cela change. » Elle en appelle à « la tolérance zéro ». « Nous allons sévir plus durement vis-à-vis des auteurs de violences, promet-elle, mais aussi mieux sécuriser les professionnels sur leur lieu de travail, les former et améliorer l’accompagnement des victimes qui vivent souvent un vrai traumatisme. »
La ministre n’est pas entrée dans le détail des mesures envisagées, les réservant pour l’annonce de son plan. Il devrait s’articuler autour des propositions contenues dans le rapport sur « Les violences à l’encontre des professionnels de santé » remis au ministre de la Santé le 8 juin dernier (lire ID n° 26). On y trouve notamment le déploiement de dispositifs d’alerte portatifs pour les professionnels exerçant de façon isolée (applications sur smartphone, dispositifs connectés et géolocalisés, portés ou dissimulés), la mise en place d’une formation initiale et continue des soignants et des personnels d’accueil (gestion des comportements violents et agressifs) et l’instauration d’un meilleur accompagnement des victimes dans leurs démarches judiciaires (dépôt de plainte, accès à un avocat, etc.).
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