L’absence de vaccination des professionnels de santé est responsable d’infections nosocomiales parfois graves (coqueluche, rougeole, grippe saisonnière…) lorsqu’elles surviennent chez les sujets physiologiquement (nourrissons, personnes âgées) ou pathologiquement immunodéprimés, ou atteints de certaines maladies chroniques », s’alarme l’Académie de pharmacie dans un rapport rendu public le 3 juin.
« Compte tenu des risques élevés d’exposition pour le professionnel, du risque de transmission aux patients et de l’existence de vaccins efficaces et bien tolérés », dont le rapport bénéfices/risques est positif, l’institution préconise l’extension de l’obligation vaccinale à « tous les professionnels de santé » libéraux et médico-sociaux, contre la rougeole, la coqueluche, la varicelle et la grippe saisonnière.
Si, selon les académiciens, les professionnels de santé sont globalement bien couverts par les vaccinations obligatoires (DTP, hépatite B), avec des taux « se situant toujours au-dessus de 90 % », leur couverture vaccinale pour les vaccinations simplement « recommandées » serait très insuffisante : inférieure à 50 % pour les deux doses de rougeole, inférieure à 45 % pour le rappel coqueluche de l’adolescence, inférieure à 30 % pour la varicelle et « limitée et très variable selon les professions » pour la grippe saisonnière (46 % de vaccinés lors de l’hiver 2016-2017).
Le rapport souligne que des « doutes à l’égard de la sécurité, de l’efficacité et de l’utilité de certains vaccins atteignent une partie non négligeable des professionnels de santé ». Il devient donc important de « mettre en place ou de renforcer » la formation initiale et la formation continue en vaccinologie dans toutes les formations médicales et paramédicales et « de donner aux professionnels de santé une information claire et rigoureuse ».
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