Maître Dominique Attias, vice-bâtonnière de Paris, a ouvert la séance, dressant un état des lieux des droits des enfants dans notre pays. Son propos a suscité l’émotion et la gêne. L’émotion quand elle a décrit, statistiques à l’appui, la fragilité des enfants en général, et de ceux d’aujourd’hui en particulier. Fragilité qui les conduit parfois à l’inaction ou au contraire, si l’on n’y prend pas garde, à la délinquance. Pour certains, le désespoir les pousse au suicide. Le nombre d’adolescents mettant fin à leurs jours a ainsi doublé ces soixante dernières années, avec une prévalence 5 fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. La gêne a gagné l’auditoire quand la conférencière a abordé le peu de droits dont bénéficie l’enfant au regard de la loi. Elle a ainsi décrit le grand décalage qui existe devant la justice et pour les mêmes faits entre un adulte et un enfant. Sa conclusion, teintée d’espoir, a tout de même sonné comme un appel. Le chemin est encore long pour que l’enfant bénéficie de ses droits les plus élémentaires.
Lui a succédé à la tribune une figure bien connue des médias. Marcel Rufo, renommé bien au-delà de nos frontières, PU-PH, pédopsychiatre, essayiste, écrivain, homme de radio, chroniqueur sur Europe 1 puis animateur d’une émission de télévision sur la 5 et France 3, a livré un long exposé sur « l’enfant différent ». Il a fait pénétrer les auditeurs dans l’intimité de ses visites, leur faisant toucher du doigt la difficulté de telles prises en charge, mais aussi son plaisir d’accompagner ces enfants pour les comprendre. Chacun a pu deviner son humilité quand il dut attendre des heures qu’un patient autiste prononce un mot, montrant ainsi qu’il acceptait un embryon de communication. Son exposé fut une leçon d’humanisme. S’il n’a donné aucune recette, il a su partager, transmettre et apprendre à aimer simplement ces enfants différents.
Marie-Cécile Manière, PU-PH à Strasbourg, a ensuite fait la part belle à l’odontologie pédiatrique. Il est vrai que dans notre pays où les centres d’accueil pour les enfants handicapés sont quasi inexistants et donc la prise en charge sociétale médiocre, leur prise en charge odontologique affiche une grande maturité. La conférencière a fait un historique très exhaustif des moyens et méthodes utilisés aujourd’hui. Elle a décrit les mérites, au-delà de la prise en charge sous anesthésie générale, de la sédation consciente, à l’aide de MEOPA et du midazolam, avant de terminer par la prise en charge multidisciplinaire des maladies rares.
La séance s’est terminée par deux hommages. La médaille de l’Académie a ainsi été remise à la plus assidue de nos centenaires, Yvonne Held Chalanset, et une médaille identique a salué l’investissement de Micheline Ruel Kellermann à promouvoir notre discipline, en particulier à travers le musée virtuel de l’histoire de l’art dentaire que nous vous conseillons de visiter.
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