Entre 55 et 65 ans
Entre 55 et 60 ans, vous entrevoyez le bout du tunnel
Vous avez certainement envie de continuer en roue libre, et votre tranche d’imposition a totalement explosé. Les « petits anges », qui sont devenus grands, ont quitté la maison. Plus de crédits, plus d’enfants à charge, vous êtes vraiment le chouchou de l’Urssaf et du Fisc… Et si vous en avez encore en bas âge, peut-être fallait-il les concevoir avant, je vous avais prévenu… Mais puisqu’ils sont là, pensez à leur avenir grâce à un bon plan de prévoyance.
Dans cette tranche d’âge, vous devriez commencer à bien sécuriser vos investissements pour la retraite, et vous pouvez peu à peu lever le nez du guidon. Bientôt la retraite… Attention, il vous reste encore quelques kilomètres avant l’arrivée (15 à 25 % du chemin reste encore à parcourir), ce n’est pas le moment de flancher. D’autant que nous ne sommes jamais à l’abri d’une surprise concernant l’âge de départ pour pouvoir percevoir une retraite à taux plein.
Pour ceux qui n’ont encore rien fait, cela sera difficile, mais avec un véritable effort, ils pourront y arriver.
Que faire ?
Les placements à caractère boursier ?
Non ! Ce n’est pas si proche de la retraite que l’on doit prendre le risque de voir son épargne diminuer de la moitié, voire des deux tiers, comme en 1999 et en 2000. Le contexte économique actuel et à venir, des plus aléatoire, entraîne un marché boursier des plus versatile et nous pousse à vous conseiller de ne plus utiliser les produits boursiers.
Soyez « vieux jeu », « has been », et privilégiez les placements sécurisés. Il est préférable d’être « ringard » et bien portant, que dans le vent et « enrhumé ».
Même si vous pensez être immunisé contre le rhume et que vous n’avez que faire de nos conseils, nous insistons : n’investissez pas plus de 25 % de vos possibilités d’épargne. Vous êtes maintenant prévenus. Si, comme la grande majorité, vous n’êtes pas sûr de vous, passez par le PEA, le PEE ou les placements à fiscalité Assurance Vie Multisupports.
L’immobilier locatif défiscalisé ?
Les ventes de ce genre d’immobilier ont baissé de 25 % ; ce n’est pas un pur hasard, car l’avantage fiscal est totalement englouti par l’exubérance des prix au mètre carré pratiqués actuellement. Pour que l’immobilier soit rentable, il faudrait que les prix soient inférieurs d’au minimum 30 % à 35 % par rapport aux prix actuels.
Nous vous conseillons d’éviter dans l’immédiat tout investissement dans ce type de produit.
En revanche, si vous trouvez un bien immobilier dont le prix défie toute concurrence, sans vices cachés, il serait certainement dommage de passer à côté.
Le PEE ?
L’abondement défiscalisé (maximum 300 % du versement initial) est plafonné à 2 662 € par an (soumis à la CSG-CRDS). Pour défiscaliser 3 138 €, il faut investir 4 170 € + 486 € de CSG-CRDS, soit 7 656 €.
Au bout de 5 ans, il n’y a plus d’impôts sur les plus-values, mais 15,5 % de CSG-CRDS. La période de 5 années est à prendre à partir de la date de chaque versement, et non de l’ouverture initiale du compte.
Les retraits avant les 5 ans sont imposés sur les plus-values, sauf conditions spécifiques permettant un déblocage anticipé.
Il convient d’être particulièrement vigilant par rapport aux frais : certains ont tendance à être un peu trop gourmands…
Attention, ce n’est pas le livret A. Les sommes sont placées sur FCPE ou sur des SICAV, donc soumises aux aléas boursiers, même si ce sont des SICAV obligataires. Question sécurité, il y a mieux. Ce n’est peut-être plus le moment de prendre des risques.
Le Perco ?
Le Perco est un complément au PEE. Le principe de défiscalisation est le même, avec un abondement maximum déductible plafonné à 6 276 € par an (attention, il est soumis au prélèvement CSG-CRDS).
Pour défiscaliser 6 276 €, il faut investir 8 367 € + 973 € de CSG-CRDS = 9 340 €.
Que ce soit le PEE ou le Perco, plus votre ou vos employés investiront, plus vous serez contraint d’abonder pour eux, donc moins votre propre PEE ou Perco sera rentable.
Conclusion : le PEE, oui sous conditions, le Perco, non.
Les placements à fiscalité assurance vie ?
Nous ne le répéterons jamais assez, quoique l’on vous dise par ailleurs, préférez les supports sécurisés pour au moins 75 % de votre épargne. Regardez l’évolution de la Bourse depuis 1999-2000. À la suite de la baisse de la Bourse à cette époque, les sommes investies alors n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’origine.
Les avantages de l’assurance vie sont les suivants : disponibilité immédiate, grande souplesse dans les versements, simplicité et sécurité, non-gestion de location et absence de travaux d’entretien, rendement minimum garanti, possibilité de scinder très facilement le capital entre les héritiers (d’où un partage plus facile, équitable et sans contestation), et l’exonération souvent totale des droits de succession (jusqu’à 152 250 € par bénéficiaire). Dans l’immédiat, les placements en fiscalité assurance vie remplaceront avantageusement les placements en immobilier.
Conclusion : oui pour l’assurance vie, à condition de ne pas forcer sur les supports à risque et de ne pas trop disposer du capital, car plus vous disposerez de ce capital, moins vous aurez de possibilités de revenus une fois que vous serez à la retraite.
La loi Madelin ?
La totalité de l’investissement est défiscalisable. Si vous avez 60 000 € de revenu, vous pouvez défiscaliser en totalité jusqu’à 9 115 €. Si vous avez 100 000 € de revenu, vous pouvez défiscaliser jusqu’à 19 115 €. Si vous avez 150 000 € de revenu, vous pouvez défiscaliser jusqu’à 31 615 €. Et ainsi de suite jusqu’à un maximum de 72 571 € pour l’année 2017.
C’est mieux que le PEE-Perco.
Si vous êtes dans la tranche d’imposition supérieure à 30 % ou à 40 %, ce sont les impôts qui vous payent votre retraite à hauteur de 30 à 40 %. Vous pouvez faire varier votre épargne tous les ans entre environ 1 400 € jusqu’au maximum de déduction possible en fonction de votre BNC ou revenus de gérance si vous êtes en Société d’Exercice Libéral (SEL). Vous avez donc une excellente souplesse d’investissement année par année.
Les capitaux constitués ne sont soumis ni à l’impôt sur les plus-values, ni à la CSG-CRDS.
Ils ne sont pas soumis à l’ISF pendant la constitution de l’épargne.
Vous évitez l’ISF pendant le service de la rente si vous avez investi pendant au moins 15 années.
En prenant un bon produit, en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité, la compagnie paie à votre place ; ainsi, votre retraite se constitue gratuitement. En cas de décès de votre part, elle prend là aussi en charge votre épargne jusqu’au moment où vous auriez eu 65 ans ; votre conjoint est alors sûr de percevoir 100 % de la rente au moment où il en aura le plus besoin.
Et enfin, avec la loi Madelin, vous avez le droit de changer de contrat, de gestionnaire, et de transférer l’épargne constituée vers un autre contrat de même fiscalité. Vous êtes libre. Le capital n’est pas disponible, mais cela est assez largement compensé par les avantages indiqués précédemment. Bien entendu, il est évident qu’il ne faut pas investir toute son épargne sur un seul et même type de placement.
Pour une vraie rente de retraite, il s’agit certainement de l’un des meilleurs investissements. Mais comme on dit : il ne faut peut-être pas tout mettre dans le même panier. Donc, oui à la loi Madelin, mais à condition de faire le bon choix, car attention, beaucoup de contrats vous demandent d’investir sans regarder et vous indiquent qu’au terme la rente sera calculée en fonction des paramètres en vigueur à ce moment-là. Dans ce cas, ce sera au bon vouloir de la mutuelle ou de la compagnie.
Il existe aussi une nouvelle génération de contrats qui indiquent que tout est garanti, mais qui, dans un ou plusieurs articles des conditions générales, précisent que les droits de l’adhérent peuvent être modifiés à tous moments… Donc, rien n’est garanti. Et vous continuez d’investir sans le savoir.
Ne vous inquiétez pas : il existe aussi de très bons contrats. Nous développerons cette partie dans notre prochain article à paraître, en abordant aussi les pièges à éviter en matière de prévoyance.
Conclusion : oui pour la loi Madelin, à condition de bien comparer avec l’assurance vie et de choisir avec soin le contrat afin d’éviter les arnaques. Si vous avez un contrat retraite en loi Madelin, sachez que vous pouvez majorer votre retraite de 10 à 20 % selon le cas, juste en changeant de contrat, et sans frais supplémentaires (voir le prochain article à paraître).
Entre 60 et 65 ans, vous y êtes presque
Vous avez une furieuse envie de vous reposer. Vous commencez à vous entraîner à ne rien faire.
Si tout s’est bien passé, vous avez déjà commencé à prévoir votre retraite et donc à placer de l’argent pour constituer des revenus complémentaires. Ce que nous pouvons vous conseiller immédiatement est de sécuriser, sécuriser et sécuriser encore et toujours votre épargne. Entre 60 et 65 ans, sécuriser son épargne, c’est sécuriser son avenir. À 40 ou à 45 ans, on peut se permettre quelques pertes qui seront renflouées par l’activité professionnelle. À partir de 60 ans, et surtout lorsque l’on est à la retraite, ce n’est pas le montant des revenus perçus qui permettra de compenser les pertes.
Si vous voulez investir dans l’immobilier, sauf à faire une très bonne affaire, ce n’est sans doute plus le bon moment pour des crédits à long terme.
Conclusion : si vous n’avez rien fait depuis déjà quelques années, sauf à investir des sommes importantes, il n’y a pas beaucoup de solutions. En revanche, si vous avez déjà un contrat en loi Madelin, le fait de changer de contrat peut vous permettre de majorer de manière importante la retraite à percevoir. Un comparatif s’impose.
Au final, sécurisez au maximum votre épargne, continuez d’investir dans la loi Madelin et dans les produits à fiscalité assurance vie. Si vous avez des produits retraite en loi Madelin, il est temps de les revoir. Nous constatons que dans 8 cas sur 10, grâce aux meilleurs contrats et pour le même investissement, les rentes perçues peuvent être améliorées de 10 %, et jusqu’à 20 % pour la réversion sur les conjoints. Cela de manière totalement garantie contractuellement, contrairement à de nombreux contrats classiques du marché.
Commencez à vous entraîner très sérieusement pour la pêche, la pétanque, la contemplation et autres loisirs violents de l’après activité professionnelle…
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