Une proposition de loi vise à encadrer l’ouverture des centres dentaires

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°22 - 5 juin 2019
Information dentaire
Le texte, déposé sur le bureau de l’Assemblée Nationale en avril, veut rétablir l’autorisation d’ouverture « a priori » des ARS, interdire « l’apparence commerciale » des centres de santé et aligner les règles déontologiques des praticiens y exerçant sur celles des libéraux.

En 2009, la loi dite HPST (hôpital, patients, santé, territoire) a introduit une modification dans les règles d’ouverture des centres de santé. Elle a transformé l’agrément préalable de l’Agence régionale de santé (ARS) en une simple déclaration sur la base d’un projet de santé et d’un règlement intérieur. L’objectif était de faciliter l’ouverture des centres de santé, tout en gardant leur mission première : dispenser « des soins de premier recours », et notamment mener « des actions de santé publique, de prévention, d’éducation pour la santé »… Ainsi, l’ARS n’avait plus la possibilité juridique de s’opposer à l’ouverture d’un centre de santé, qu’il soit dentaire ou non. Un assouplissement législatif qui a conduit à la multiplication de ces centres, notamment dentaires, et aux dérives du type Dentexia.

Ayant pris conscience du problème, le gouvernement a publié une ordonnance en janvier 2018 (n° 2018-17) imposant à nouveau des règles « a priori » : le centre dentaire doit déposer à l’ARS un « projet de santé » portant, en particulier, sur « l’accessibilité et la continuité des soins ainsi que sur la coordination des professionnels de santé au sein du centre et avec des acteurs de soins extérieurs » et un « engagement de conformité ». Mais, stipulait l’ordonnance, le contenu de ces deux obligations devait être précisé dans des décrets… qui n’ont jamais été publiés ! La situation n’a donc pas évolué.

La proposition de loi portée par le député Les Républicains de Meurthe-et-Moselle Thibault Bazin et une partie de son groupe parlementaire veut enfin s’attaquer au problème. Elle vise donc trois objectifs : rétablir l’agrément préalable des ARS avant l’ouverture d’un centre de santé « en se fondant sur l’étude du projet de santé qui comporte des critères-socles sur l’accessibilité géographique, financière, sociale et temporelle », aligner les règles professionnelles et déontologiques des praticiens exerçant au sein des centres de santé « sur celles applicables aux praticiens libéraux » et, enfin, réguler les activités des centres de santé « qui ne doivent pas être pratiquées comme un commerce » en interdisant d’exercer dans un local « auquel l’aménagement ou la signalisation donne une apparence commerciale » ou installé dans « un ensemble immobilier à caractère exclusivement commercial ».

Dans un communiqué du 22 mai, les CDF demandent « à toute la représentation nationale d’apporter un soutien sans réserve à cette proposition et au gouvernement de faire aboutir le texte pour assurer enfin une véritable protection de la santé publique contre les dérives de certains centres ».

On ne sait pas encore quand cette proposition de loi sera portée à l’ordre du jour, donc débattue par l’Assemblée.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Politique de santé

La FNCS contre la hausse du ticket modérateur

« Après la baisse du remboursement des soins dentaires en 2023, le relèvement du ticket modérateur de 30 à 40 % sur...
Politique de santé

HPV : le vaccin utilisé dans les collèges est sûr, selon l’ANSM

Alors que la nouvelle campagne de vaccination scolaire 2024/2025 contre les infections à papillomavirus humains (HPV) a débuté dans les collèges,...
Politique de santé

Le DMP accessible aux non-professionnels de santé

L’accès au DMP (dossier médical partagé) par des non-professionnels de santé est conforme à la Constitution, a jugé le Conseil...
Politique de santé

« Mon espace santé » franchit la barre des 15 millions d’assurés utilisateurs

Lancé en janvier 2022 « Mon espace santé » est un service aujourd’hui activé par 15 millions de personnes, soit près d’1...
Politique de santé

Diabète de type 2 : se faire détecter

L’assurance maladie rappelle qu’il est conseillé de dépister le diabète de type 2 à partir de 45 ans et si l’on...
Politique de santé

Transports sanitaires partagés et recours contre tiers, pensez-y

Avec son slogan « Notre système de santé, c’est aussi à chacun d’en prendre soin », l’assurance maladie poursuit sa campagne de...