Suivre, via la salive, l’équilibre de la glycémie chez des sujets diabétiques, grâce à une dent connectée : c’est le but poursuivi par une équipe de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse (Inserm). Nos deux confrères, Matthieu Minty et Vincent Blasco-Baque, travaillent actuellement à la mise au point d’un appareil mobile pour permettre aux 3,5 millions de diabétiques de France de suivre leur taux de glucose grâce à leur salive, modalité plus simple et pratique que la prise, plusieurs fois par jour, d’une goutte de sang au bout d’un doigt. Une fois développé, ils espèrent pouvoir miniaturiser ce lecteur de glycémie pour l’inclure dans une couronne dentaire. Ce qui permettrait des mesures en continu, transmises par smartphone au médecin pour assurer le contrôle de la maladie et adapter au besoin la prise en charge.
« Les liens qui unissent les maladies parodontales et le diabète sont bidirectionnels. On sait que le diabète modifie l’équilibre bucco-dentaire, tandis que soigner la maladie parodontale permet d’améliorer le contrôle de la glycémie », explique Vincent Blasco-Baque, sur le site internet de l’Inserm le 1er juin. « Nous avons aussi observé des variations significatives dans l’abondance de certaines espèces bactériennes au niveau buccal comme Streptococcaceae et Prevotellaceae », ajoute Matthieu Minty. Les chercheurs ont intégré l’ensemble de leurs observations dans une banque de données afin d’en extraire un algorithme prédictif de la glycémie. « Nous sommes en train de valider ce modèle à partir de prélèvements de salive fournis par une cohorte de patients diabétiques », poursuit le chercheur. En cas de succès, il faudra miniaturiser le dispositif, ce qui pourrait être possible dès 2025 selon nos deux confrères. Une fois ce biocapteur salivaire au point, d’autres maladies seraient possiblement détectables par ce biais comme l’insuffisance cardiaque ou les maladies coronariennes.
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