Un congrès européen d’implantologie

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
Le congrès monégasque, du 18 au 19 octobre, a réuni plus de 500 praticiens venant de plusieurs horizons. Il s’est articulé autour de la planification et de la mise en place des implants dentaires fondées sur le résultat prothétique envisagé, le placement 3D et la chirurgie guidée tout en utilisant le CBCT et des technologies inédites et avant-gardistes. Pour l’occasion, des conférenciers de renommée internationale se sont succédé à la tribune.
En premier lieu, Patrick Missika (France) a exposé une nouvelle technique parfaitement codifiée d’une mise en place immédiate d’implants post-extractionnelle. En effet, cette technique de pointe permet de préserver les parois osseuses et papilles gingivales, évitant ainsi la greffe osseuse, ou ROG, et permettant l’obtention d’une excellente stabilité primaire de l’implant.

Dans un second temps, Borja Diaz Oliver (Espagne) a enflammé la salle avec une approche futuriste d’une planification en 3D fondée sur le principe DSD (Digital Smile Designer) en vue de la pose des implants et de la mise en place immédiate avec prothèses qui a pour objectif le traitement des tissus mous « guidés » par le système, modifié et mis en forme par la conception en 3D des dents provisoires.
Uli Hauschild (Italie) a poursuivi sur « l’esthétique guidée : le passage d’une planification virtuelle à la réalité », soit la mise en œuvre de technologie informatique, l’imagerie 3D et les multiples applications en dentisterie implantaire facilitant la réalisation de conceptions avancées permettant une véritable optimisation des ressources.

Ioana Dactu (Italie) a conclu la première journée avec une fine analyse du workflow digital, c’est-à-dire un placement précis et prévisible des implants selon un plan de traitement virtuel qui permet de transformer la chirurgie virtuelle en une chirurgie réelle non traumatique et micro-invasive qui assure le résultat esthétique de haut niveau.

Virginie Monnet-Corti (France) a débuté la deuxième journée par la parodontologie pré et péri-implantaire orale avec sa conférence « Pensez « rose » dans l’esthétique du sourire ». En effet, lors de la mise en œuvre du plan de traitement implantaire, la chirurgie plastique gingivale permet de modifier l’apparence de la gencive (des tissus roses) et sa morphologie afin de rétablir l’harmonie du sourire ; il s’agit ici d’injecter de l’acide hyaluronique dans les papilles afin de les repulper et minimiser la taille des trous noirs.

Attila Bodrogi (Hongrie) a ensuite évoqué le bio hacking et l’ingénierie tissulaire, une technique insistant sur la préservation et l’aménagement des tissus mous.
Patrick Simonet (France) a ensuite pris la parole pour une conférence très attendue sur le thème de la parafonction et de la prothèse implantaire, que l’on peut résumer en trois points fondamentaux : d’abord, l’examen des données sur les implications mécaniques et biologiques possibles en implantologie relative à une fonction et/ou une parafonction excessives ; puis, la discussion des facteurs qui pourraient influencer et diminuer l’impact négatif d’une parafonction sur l’implant, l’os et la restauration finale ; enfin, la présentation des nouvelles avancées des technologies numériques pour ce qui est de l’évaluation de la cinématique mandibulaire, du suivi et de l’enregistrement des forces occlusales.

Carlo Poggio (Italie) a clos le congrès avec comme perspective les tendances et défis de l’art contemporain de la prothèse relatant les différents plans de traitements interdisciplinaires en dentisterie, à commencer par l’occlusion et la prise en charge des troubles temporo-mandibulaires, les matériaux prothétiques sans métal et, pour finir, l’utilisation d’implants dans des réhabilitations interdisciplinaires complexes.

En résumé, le congrès Alpha-Bio Tec 2018 a suscité la satisfaction générale de son auditoire ; la maîtrise et le professionnalisme des conférenciers ont été hautement salués et récompensés. Il convient également de souligner l’efficacité et le sérieux de chacun des organisateurs qui ont mené d’une main de maître les différentes sessions plénières.

Alain Abelli
Praticien consultant des hôpitaux, service de chirurgie cervico-maxillo­-oro-faciale (Bicêtre)

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