« Le fait de travailler 55 heures ou plus par semaine est associé à une hausse estimée de 35 % du risque d’AVC et de 17 % du risque de mourir d’une cardiopathie ischémique par rapport à des horaires de 35 à 40 heures de travail par semaine », conclut une étude de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation internationale du Travail le 17 mai.
Les auteurs ont synthétisé les données mondiales, régionales et nationales issues de plus de 2 300 enquêtes recueillies dans 154 pays de 1970 à 2018 portant sur les cardiopathies ischémiques et sur les accidents vasculaires. L’OMS et l’OIT estiment par exemple qu’en 2016, 398 000 personnes sont mortes d’un AVC et 347 000 d’une maladie cardiaque pour avoir travaillé au moins 55 heures par semaine.
Entre 2000 et 2016, le nombre de décès dus à des cardiopathies liées aux longues heures de travail a augmenté de 42 %, un chiffre qui s’établit à 19 % pour les AVC. « La plupart des décès enregistrés concernaient des personnes âgées de 60 à 79 ans, qui avaient travaillé pendant 55 heures ou plus par semaine lorsqu’elles avaient entre 45 et 74 ans », précise l’OMS.
Le nombre de personnes travaillant plus de 55 heures serait en augmentation, représentant aujourd’hui près de 9 % du total de la population mondiale. Situation qui se dégrade avec le recours massif au télétravail dans de nombreux secteurs d’activité, estompant souvent les frontières entre la maison et le travail. « Aucun emploi ne vaut que l’on prenne le risque d’un accident vasculaire cérébral ou d’une maladie cardiaque. Les gouvernements, les employeurs et les travailleurs doivent collaborer pour convenir de limites permettant de protéger la santé des travailleurs », insiste l’OMS.
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