Le traitement initial des parodontites est basé sur la réduction des parodontopathogènes et sur le rétablissement d’un environnement microbien stable. Cependant, la phase initiale de traitement réduit, de façon temporaire seulement, les proportions de bactéries pathogènes.
De plus, des études (Van der Velden et al, 1986) indiquent que la plupart des parodontopathogènes colonisent aussi certaines niches intra-orales telles que la langue, les tonsilles, les muqueuses et sont présents dans la salive ; et qu’une translocation bactérienne d’une niche à une autre peut se produire tel que l’ont montré les études de Quirynen et al en 1996.
De ce point de vue, lors de la thérapeutique initiale parodontale, l’intérêt d’une désinfection globale en deux séances consécutives en 24 heures, plutôt qu’une séance de désinfection par quadrant toutes les semaines, se comprend aisément.
Pour répondre à cette question, plusieurs articles ont été sélectionnés. Les deux articles princeps datent de 1999.Le premier, de Mongardini et al sur les résultats cliniques à huit mois concernant des parodontites chroniques et des parodontites agressives, compare un détartrage-surfaçage réalisé en deux sessions en 24 heures associé à l’utilisation intense de chlorhexidine intra-orale (groupe test) et un détartrage-surfaçage réalisé en quatre sessions par quadrant à deux semaines d’intervalle (soit six semaines au total) (groupe contrôle). Les résultats cliniques, basés sur la variation de la profondeur de poche en millimètres, le gain d’attache clinique en millimètres, montrent à huit mois, pour des profondeurs de poches initiales ≥ 7 mm une réduction en moyenne supérieure de 1 mm pour les monoradiculées et les pluriradiculées, pour le groupe test versus le groupe contrôle à la fois pour les parodontites chroniques et agressives.
Le deuxième article présente les résultats du même groupe de travail de Quirynen et al en 1999, mais sur les effets microbiologiques d’une thérapeutique en désinfection globale princeps et sur les possibles effets indésirables de cette thérapeutique.
A huit mois, les bactéries spirochètes et les bactéries motiles ont été réduites en quantité significative dans les deux groupes et pour le groupe test les réductions sont significatives pour les parodontites chroniques seulement.
Les effets indésirables rapportent une augmentation de la température corporelle dans le groupe test au deuxième jour suivant la désinfection globale, cet effet est la conséquence de l’augmentation massive de la bactériémie entraînée par le détartrage-surfaçage radiculaire.
Le troisième article choisit est celui de Swierkot et al en 2009, comparant les résultats cliniques et microbiologiques de patients atteints de parodontites chroniques généralisées avec trois protocoles de traitement différents : la désinfection globale sans utilisation de chlorhexidine (détartrage-surfaçage réalisé en deux sessions en 24 heures), la désinfection globale princeps (détartrage-surfaçage réalisé en deux sessions en 24 heures associée à l’utilisation intense de chlorhexidine intra-orale) et le protocole contrôle (détartrage-surfaçage réalisé en quatre sessions par quadrant à une semaine d’intervalle sans utilisation de chlorhexidine).
À huit mois, les trois protocoles de traitement sont efficaces sur l’amélioration des paramètres cliniques, mais les différences entre les protocoles ne sont pas significatives statistiquement. La réduction des parodontopathogènes est effective pour les trois protocoles mais aucun ne présente de supériorité à huit mois.
Une revue Cochrane d’Eberhard et al en 2009 conclut que les résultats cliniques apportés par le protocole de désinfection globale sont modestes et qu’en pratique clinique le choix pourra se faire en fonction des préférences du patient et de l’aspect pratique du protocole.
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