Quand il leur est rappelé que la France consacre environ le tiers du revenu national au financement de la protection sociale, plus de six Français sur dix estiment que c’est « normal » (62 %), quand 22 % jugent que c’est « insuffisant » et 14 % « excessif », montre le « Baromètre d’opinion » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié le 14 mars (3 000 personnes représentatives interrogées en novembre 2017).
« Les opinions sur le sujet sont plutôt stables depuis 2009 », note la Drees. Pas question donc de revenir sur le système en place. Plus de neuf Français sur dix considèrent que le système d’assurance maladie doit rester essentiellement public (94 %, dont 75 % de « tout à fait ») et qu’il fournit un niveau de protection suffisant (72 %, contre 27 %). Idem pour les complémentaires : 70 % des sondés estiment que leur assurance santé privée ou leur mutuelle leur donne accès à des remboursements satisfaisants compte tenu de son coût.
Amenés ensuite à exprimer ce qui est le plus important à leurs yeux, près de six Français sur dix choisissent de « maintenir au niveau actuel les prestations sociales et les remboursements d’assurance maladie » plutôt que de « prendre des mesures pour réduire le déficit de la Sécurité sociale » (41 %).
« Il n’y a pas de raison de limiter les dépenses, car la santé n’a pas de prix », disent même 67 % des répondants. Dans la même veine, 58 % sont opposés à l’idée de « limiter le remboursement de la Sécurité sociale pour certaines prestations » (+ 11 points depuis 2011) et 76 % s’opposent à une hausse des cotisations. Par ailleurs, contrairement au « bruit » ambiant, les Français ne semblent pas franchement souffrir de la désertification. Ainsi, 85 % estiment qu’il y a suffisamment de pharmacies à proximité de chez eux, comme de chirurgiens-dentistes (63 %) ou de médecins généralistes (60 %). Seuls les médecins spécialistes ne sont pas assez présents pour 53 % des sondés. 85 % des Français se disent satisfaits de la qualité des soins dispensés par les médecins généralistes (- 4 points par rapport à 2014).
C’est 79 % pour les spécialistes et 78 % pour les chirurgiens-dentistes et orthodontistes (- 5 points de moins par rapport à 2010). Enfin, la vision de notre système de soins est très égalitariste : 80 % adhèrent à l’idée que « tout le monde peut être soigné quel que soit son revenu », 62 % estiment que « les délais d’attente pour se faire soigner ne dépendent pas du niveau de revenus » et seule une petite minorité (44 %) pensent « qu’on a la même qualité de soins quel que soit son revenu ».
Touche pas à ma Sécu !
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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