Le but de cette étude était de mesurer le pH, l’acidité titrable, la concentration en fluor et le potentiel érosif de thés ou tisanes.
Des sachets de thé nature ou parfumés (noir, vert, aux agrumes, aux fruits et aux parfums de fleurs) de cinq marques différentes ont été achetés dans le commerce et laissés infuser 3 minutes dans 240 ml d’eau bouillante. Le pH, l’acidité titrable et la concentration en fluor ont été mesurés. Ensuite, un thé représentatif de chaque parfum a été sélectionné pour mesurer le potentiel érosif. Six molaires humaines ont été réparties au hasard pour chacune des sortes de thé. Elles ont été recouvertes de vernis à ongles, sauf une fenêtre de 1 x 4 mm, et laissées pendant 25 heures dans les breuvages, renouvelés toutes les cinq heures. Les dents ont été ensuite sectionnées au microtome et examinées au microscope à lumière polarisée. La profondeur des lésions a été étudiée avec un logiciel d’analyse d’image. Les résultats ont été analysés statistiquement.
Ils montrent que le pH, l’acidité titrable, la concentration en fluor différaient statistiquement entre les différents parfums et entre les différentes marques. Les lésions provoquées par le thé aux agrumes (83,1 ± 7,4 µm) ont été plus importantes que par le thé aux fruits (56,5 ± 6,1 µm) ; ces deux thés produisant des lésions plus importantes que le thé noir (30,1 ± 7,4 µm), le thé floral (25,0 ± 3,2 µm) ou le thé vert (22,3 ± 6,3 µm). Le pH était inversement et l’acidité titrable directement associés à la profondeur des lésions.
En conclusion, dans le cadre de cette étude, les thés parfumés, et particulièrement ceux aux agrumes ou aux fruits, sont apparus potentiellement érosifs. Les praticiens devraient prendre en considération le potentiel de certaines boissons à base de thés parfumés, et estimer le risque par rapport à la fréquence de consommation.
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