« Une nouvelle fois la profession est déconsidérée ! », s’emporte Alain Durand, le président du Conseil régional de l’Ordre d’Occitanie. Vendredi dernier (le 20/11), lors d’une visioconférence avec d’autres responsables des professions de santé, l’Agence régionale de santé (ARS) a confirmé selon lui, que si les chirurgiens-dentistes peuvent réaliser des tests antigéniques sur leurs patients (des tests rapides d’orientation diagnostique TROD en 15-30 minutes), ils n’ont pas le droit d’en donner les résultats aux patients car seuls « les médecins, les pharmaciens et les infirmiers diplômés d’Etat sont autorisés à rendre ces résultats », précise l’ARS.
« J’en déduis que l’on pense que nous sommes incapables de prendre en charge nos patients… Nous faisons partie des plus conscients du combat contre ces pathologies et avons tout mis en œuvre pour pouvoir continuer d’exercer sans risque pour les patients et les professionnels de santé que nous sommes. Cette déconsidération est insultante et n’honore pas du tout la profession médicale que nous représentons », déplore-t-il dans un courrier adresser aux confrères de la région. « J’ajoute qu’il pourrait y avoir mise en danger de la vie d’autrui : si l’on renvoie chez lui un patient dont on sait qu’il est positif, qu’il contamine quelqu’un de son entourage et que ce dernier décède, cela relève du pénal… ».
Aux termes des décrets récemment publiés rien n’interdit aux chirurgiens-dentistes d’effectuer ces tests rapides dans leur cabinet. L’assurance maladie a récemment souligné (👉https://bit.ly/3m1uccM) que les actes de prélèvement réalisés par les chirurgiens-dentistes sont pris charge à 100 % en mentionnant « le code soins particuliers exonérés « EXO-DIV 3 » dans son logiciel de facturation pour une prise en charge au titre de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Les actes de prélèvement réalisés au sein d’un cabinet, d’un centre ambulatoire dédié ou en laboratoire sont valorisés de la manière suivante C 0,42 pour un prélèvement nasopharyngé, C 0,25 pour un prélèvement salivaire ou oropharyngé ».
Mais pour réaliser ces tests les praticiens doivent avoir suivi une formation (pour le prélèvement nasopharyngé), entreprendre cette opération sous la responsabilité d’un médecin, d’un pharmacien ou d’un infirmier et donc, sans pouvoir délivrer le résultat. Celui-ci est accompagné d’un compte rendu écrit remis au patient indiquant les conduites à tenir en cas de résultat positif ou négatif.
Autant d’obstacles à la mise en place de test dans les cabinets dentaires pourtant réclamer çà et là, notamment par l’URPS chirurgiens-dentistes Rhône-Alpes. Elle a organisé mi-octobre une opération de dépistage de groupe avec des autotests salivaires oropharyngés (👉 https://bit.ly/3pWTj2M). L’Union souhaite que les confrères de la région « passent du statut de simples préleveurs à celui de testeurs » dans les cabinets. « Cela fait des mois que les chirurgiens-dentistes cherchent à remplir leur rôle dans le dépistage du Covid pour désengorger les laboratoires, souligne Eric Lenfant le président de l’URPS. Avec ces tests salivaires nous avons une technologie rapide et fiable. Ils s’imposent comme une évidence. Il en va de la sécurité des cabinets et de la population ». L’URPS a entamé des démarches auprès des autorités de santé pour avoir l’autorisation d’utiliser ces tests salivaires.
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