Stabyl
Le Peek est à la mode, qu’on se le dise ! En témoigne le nombre croissant de fabricants qui lui trouvent des utilisations diverses et variées. Pour mémoire, le Peek (PolyEtherEtherKetone) est un polymère thermoplastique dont les propriétés de biocompatibilité sont connues depuis une trentaine d’années (utilisé en chirurgie orthopédique et même neurochirurgie), mais dont les propriétés mécaniques ont été sous-exploitées jusqu’à présent. Le Peek possède pourtant de nombreux atouts qui le rendent particulièrement intéressant pour notre activité : un coefficient d’élasticité proche de celui de la dentine ou de l’os, et cependant une solidité à toute épreuve. C’est fort de ce constat que la société française Stabyl propose depuis quelques mois des tenons d’ancrage en Peek destinés aux restaurations corono-radiculaires.
Après quelques essais cliniques, nos évaluateurs demeurent circonspects : tout en admettant que ces tenons remplissent parfaitement le cahier des charges, ils sont confrontés à des problèmes inédits. Le Peek est très dur, les tenons étant fabriqués par usinage d’un jonc : il ne se laisse pas facilement fraiser, car il fond à l’échauffement et il est plus pratique de le couper avec une pince. Le Peek n’est pas aisé à assembler, il s’est avéré assez réfractaire à de nombreux composites auto-adhésifs, et l’opacité du matériau complique les protocoles de photopolymérisation. Et puis, en effet, le fabricant nous a fourni des diamètres de tenons assez élevés qui ont limité la portée du test.
Cependant, utilisé avec une colle à prise dual, on parvient à réaliser des restaurations très séduisantes, où le tenon se différencie bien du composite, sur le plan tant du visuel clinique que radiologique (le Peek est très radio-opaque).
Les forets prévus pour la préparation des logements sont très travaillants et demandent une attention particulière lors du forage.
On peine encore à discerner les avantages et inconvénients dans l’utilisation d’un tenon en Peek versus un tenon fibré, même si les vertus de totale biocompatibilité du matériau semblent très séduisantes : aucune cytoxicité, toxicité systémique nulle, le matériau est complètement inerte et neutre chimiquement. Il convient sans doute d’espérer quelques publications sur l’utilisation du PEEK en tant que tenon, qui en manque cruellement, et un peu de recul clinique, mais il est certain que nous n’avons pas fini d’en entendre parler.
F.C.
Grâce à une équipe de 40 praticiens répartis dans toute la France, représentatifs de la diversité des pratiques cliniques, L’Information Dentaire teste plus de 50 produits par an en toute indépendance.
La Rédaction assurant l’interface avec les fournisseurs, les évaluateurs peuvent mener l’essai en toute autonomie et délivrer ainsi une évaluation libre de toute pression commerciale.
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