Sans action forte et immédiate, une crise mondiale de surpoids et d’obésité touchera six adultes sur dix et un tiers des enfants et adolescents d’ici 2050, mettant sous pression les systèmes de santé, alerte une étude parue le 4 mars dans « The Lancet », à l’occasion de Journée mondiale de l’obésité.
Selon ces travaux réalisés à partir des données collectées dans 204 pays, le nombre de personnes en surpoids (IMC >25) ou obèses (IMC > 30) a littéralement explosé ces trente dernières années.
Entre 1990 et 2021, il est passé de 731 millions à 2,11 milliards chez les adultes et de 198 à 493 millions chez les jeunes de 5 à 24 ans. Plus de la moitié des adultes en surpoids ou obèses vivent aujourd’hui dans seulement huit pays : la Chine (402 millions), l’Inde (180 millions), les États-Unis (172 millions), le Brésil (88 millions), la Russie (71 millions), le Mexique (58 millions), l’Indonésie (52 millions) et l’Égypte (41 millions).
Les chirurgiens-dentistes en sentinelles
Si rien n’est fait, 60 % des adultes, soit 3,8 milliards de personnes, et 31 % des enfants et adolescents (746 millions) seront en surpoids ou obèses.
« L’obésité deviendra la norme dans de nombreux pays, préviennent les auteurs, avec des conséquences humaines et financières désastreuses » : les maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers et troubles musculosquelettiques notamment) entraînant une explosion des coûts de santé et une baisse de la productivité.
Les chercheurs appellent donc à une mobilisation mondiale pour enrayer cette épidémie. Parmi les mesures recommandées : encadrer strictement la publicité pour les aliments ultra-transformés, taxer les produits trop riches en sucres et en graisses, et favoriser l’accès à une alimentation saine. L’aménagement d’espaces publics propices à l’activité physique est également essentiel.
A l’occasion de cette journée mondiale, l’Ordre des chirurgiens-dentistes rappelle « que les troubles alimentaires peuvent avoir des répercussions sur la santé bucco-dentaire, notamment en augmentant le risque de maladies parodontales et de caries ». Les chirurgiens-dentistes sont donc « en première ligne pour détecter ces problèmes et conseiller les patients sur les bonnes pratiques d’hygiène bucco-dentaire et les habitudes alimentaires saines ».
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