Les perforations radiculaires représentent l’une des complications iatrogènes les plus fréquentes lors des traitements endodontiques ou lors de la préparation d’un logement de tenon. Elles peuvent également être la conséquence d’une pathologie. Elles sont définies par la présence d’une communication entre le système canalaire et les tissus parodontaux. L’objectif du traitement des perforations est d’obturer la communication avec un matériau étanche et biocompatible pour permettre une cicatrisation des tissus parodontaux. Cette étude de cohorte prospective se propose d’évaluer l’efficacité à long terme du traitement des perforations à l’aide de MTA. Elle analyse la probabilité de cicatrisation initiale après réparation de la perforation, puis la probabilité de récidive du processus inflammatoire après cicatrisation initiale. Enfin, elle détermine les facteurs affectant le pronostic à long terme. Pour cela, 110 patients présentant une perforation et traités entre janvier 1999 et juin 2009 ont été inclus consécutivement et suivis sur une période maximale de 13 ans. Tous les patients ont été traités par un endodontiste expérimenté, sous aides optiques (loupes ou microscope) et à l’aide de MTA. Différents facteurs ont été enregistrés tels que l’âge et le sexe du patient, la localisation de la dent, le site et la taille de la perforation, la présence d’un sondage (> ou < à 4 mm). Les résultats ont montré un pourcentage global de cicatrisation initiale de 92 %. La présence d’un sondage positif (> 4 mm) est le seul facteur associé à un risque plus important d’échec de la cicatrisation initiale. Parmi les 101 dents ayant obtenu une cicatrisation initiale après le traitement de réparation de la perforation, 18 ont présenté une récurrence du processus inflammatoire au cours des 8 ans de suivi. L’analyse statistique a permis d’estimer ainsi la probabilité de récidive à 18 % à 5 ans et 33 % à 8 ans. Les facteurs associés à ce risque étaient principalement la présence d’un sondage supérieur à 4 mm, et, dans une moindre mesure, la localisation de la perforation au niveau du tiers apical ou moyen, ainsi que la taille de la perforation supérieure à 3 mm.
Cette étude a l’avantage de proposer un suivi clinique à long terme des traitements de perforation et une analyse statistique estimant la survie à long terme des dents ayant bénéficié de ce type de traitement. Les auteurs ont retrouvé un taux de succès de réparation des perforations important, montrant ainsi que l’expérience de l’opérateur, associée à l’établissement d’un diagnostic précis, à une meilleure visualisation grâce aux aides optiques, et à l’utilisation de matériaux tels que le MTA, permet d’obtenir de bons résultats. L’étude souligne l’importance de l’analyse du cas en mettant en avant les facteurs pronostiques défavorables à prendre en compte, comme la présence d’un sondage associé à la perforation.
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