SonicFill

En corollaire de ce projet mûri longuement et appuyé sur autant d’études que possible, il y a le prix : celui de l’instrument tout d’abord, éventuellement augmenté de celui de l’indispensable raccord Multiflex, qui représente un investissement certain, d’autant que l’outil ne va pas remplacer d’autres instruments onéreux, mais s’ajoute à notre panoplie d’équipements périphériques, avec son programme d’entretien et de maintenance, essentiel pour assurer un fonctionnement sans frustration. À cela s’ajoute bien évidemment le prix du matériau, un composite spécifiquement développé par Kerr, présenté dans un conditionnement propriétaire. À ma connaissance, aucune marque de distributeur ne s’est lancée dans la commercialisation de matériaux compatibles, tant du point de vue des caractéristiques que du conditionnement primaire… Pas plus que du côté de l’instrument lui-même, absent des vitrines exotiques et/ou dématérialisées où les copies d’aéropolisseurs et de détartreurs soniques foisonnent ! En revanche, il n’est pas inintéressant, en cette période de l’année, de guetter les offres commerciales… il semble que le fabricant a vraiment envie de séduire le plus grand nombre en proposant des conditions exclusives ! Foin de ces considérations bassement matérielles, ne boudons pas notre plaisir puisqu’à force de persuasion, nous avons fini par réussir à organiser un essai avec notre groupe de testeurs. Cinq d’entre nous ont donc pu goûter au SonicFill en pratique quotidienne pendant une période malheureusement abrégée par le congrès de l’ADF, pour lequel Kerr avait besoin de mobiliser tout son matériel de démonstration. 

Et si l’on met de côté le critère « budget », l’avis est unanime : pour peu que l’on ait la configuration d’unit nécessaire (deux cordons « air », deux moteurs électriques, CA multiplicateur…), l’instrument peut être installé en un tour de main au début d’une séquence de restauration par composite. Au cours de la procédure, l’apport de matériau est précisément contrôlé, appliqué dans les cavités les plus tarabiscotées. La mise en vibration de l’unidose fluidifie le composite qui s’écoule comme du miel à peine franchie l’extrémité de l’embout ! Le matériau mouille parfaitement les parois et se nivelle pour accueillir, après polymérisation, l’apport suivant. Les instructions laissent entendre que jusqu’à 5 mm d’épaisseur par couche sont envisageables, un paramètre à apprécier avec chaque situation clinique, mais cela réconforte tant la tentation est grande d’accélérer encore plus la réalisation de restaurations volumineuses, voire d’aborder des cas plus ambitieux de restauration complexe à la mode genevoise… Avec un peu d’habitude, il est possible de contrôler la forme que l’on donne à l’apport de matériau, un peu comme lors de l’élaboration des maquettes en cire, en gérant à l’oreille la fréquence de vibration de l’instrument. Le gain de temps est flagrant, l’amélioration de la qualité des restaurations produites est à l’avenant, d’autant que le composite offre d’excellentes qualités esthétiques. Les finitions sont réduites au minimum, tant la mise en forme est précisément contrôlée. 

Bilan de l’essai : il a littéralement fallu arracher des mains du dernier testeur l’appareil qu’il avait en prêt. Et encore… Il n’a accepté de le lâcher qu’avec la promesse de la visite prochaine d’un commercial pour qu’il puisse commander le sien ! À chacun de voir si l’orientation de sa pratique justifie l’investissement initial comme le surcoût du matériau mais celles et ceux qui pratiquent un tant soit peu de restauratrice, devraient essayer ce toujours innovant concept, à l’occasion… En étant conscient du risque de ne plus pouvoir s’en passer ! Remerciements à la société Kerr d’avoir accepté cet essai. 

Remerciements à la société Kerr d’avoir accepté cet essai.