La réforme des études de santé est un désastre, des centaines d’étudiants fuient vers les facultés européennes. » Dans une tribune publiée dans Le Figaro Etudiants, le 11 octobre, le collectif Pass-Las, composé d’étudiants et de parents, rappelle les « terribles » conséquences de la réforme des études de santé et « exige son abrogation immédiate ». La réforme de 2020 a créé deux voies d’accès aux études de santé, le Pass, et la Las. Le Pass (Parcours Accès Santé Spécifique) comprend une majorité d’enseignements en santé similaires aux enseignements dispensés en PACES, mais contient un enseignement dans une autre discipline (une « option », lettres ou droit par exemple) pour faciliter la réorientation en cas d’échec.
La Las est, à l’inverse, composée d’une discipline majeure (licence en histoire, biologie, maths, chimie, droit…) avec, en plus, un enseignement ”mineur” en santé. « Deux ans seulement après, nous constatons des milliers d’abandons de jeunes broyés par la désorganisation généralisée dans les facultés de médecine, souligne la tribune. Le double cursus entraîne une charge incommensurable de travail. » Et si 80 % des élèves issus du Pass valident leur année, ils sont seulement 40 % en Las puisqu’ils n’étudient qu’un quart du programme étudié par les étudiants en Pass et passent pourtant le même concours…
Qui plus est, selon le collectif, le numerus clausus, devenu numerus apertus (par région), n’a pas permis d’augmenter le nombre de places en deuxième année. Enfin, la tribune charge l’oral classant pour les élèves ne faisant pas partie des « grands admis ». « Cet entretien de dix minutes où il est question de tout sauf de médecine peut ruiner un an d’efforts », taclent-ils. Ces problèmes, dénoncés depuis de longs mois, n’ont pas entamé la détermination du gouvernement. « Il n’y aura pas de réforme de la réforme », a fait savoir Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, le 29 septembre dernier.
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