L’information peut paraître anodine. Mais la séance du 12 septembre dernier à Wall Street a été marquée par l’arrivée sur le Nasdaq de « Smile Direct Club », une société qui propose des aligneurs et des kits de blanchiment à domicile. « Grâce à la télédentisterie nos aligneurs invisibles permettent de redresser vos dents selon l’horaire qui vous convient et dans le confort de votre demeure », vante la firme (pour environ 110 dollars par mois).
En fixant son prix d’introduction en bourse à 23 dollars, le groupe a levé 1,3 milliard de dollars en une seule séance. Il pèse désormais près de 9 milliards de dollars. Une puissance financière considérable pour une société créée il y a seulement 5 ans. Par comparaison, Dentsply, qui existe depuis plus de 100 ans, a une valeur de 14 milliards de dollars…
L’entreprise, qui pour l’instant n’intervient que sur les marchés Nord-Américains et Néo-Zélandais, indique avoir déjà réalisé 700 000 traitements ! Elle emploie plus de 5 000 salariés répartis dans 300 Smile Shop.
Ces « boutiques » sont le fer de lance de ce business. C’est là que des opérateurs prennent les empreintes optiques des futurs clients (peut-on encore parler de patients ?). Ils expliquent comment fonctionne le traitement puis leur montrent à quoi ressemblera leur futur sourire. Le tour est joué.
La France encore protégée
Le plan de traitement reste encore dans le giron des professionnels. « Nous travaillons avec un réseau de 225 dentistes et orthodontistes dûment autorisés pour vous offrir une tranquillité d’esprit digne de soins professionnels », assure Smile Direct Club.
Le plan de traitement signé, les gouttières sont envoyées régulièrement à domicile pour des traitements qui durent en moyenne 6 mois. « Un dentiste ou un orthodontiste dûment autorisé vous sera attribué. Il ou elle fera une vérification avec vous tous les 90 jours par l’entremise de votre compte client et surveillera vos progrès à distance », promet encore le site internet.
Forte de sa levée de fonds, la firme a les moyens de son développement sur un marché qu’elle estime prometteur : « jusqu’à 80 % d’Américains pourraient bénéficier de soins d’orthodontie, mais seulement 1 % en reçoivent chaque année, leur coût représentant le plus gros problème ».
« En France, nous sommes encore protégés par la législation contre ce types de pratiques, remarquait Yves Trin, président du Syndicat des Spécialistes Français en Orthopédie Dento-Faciale (SSFODF) lors d’une table ronde organisée le 27 septembre lors du « Séminaire triennal » de l’ADF. Mais pour combien temps ? »
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