L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 2 juillet des « Directives thérapeutiques cliniques pour le sevrage tabagique chez l’adulte » adressées aux professionnels de santé.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont ses premières recommandations sur le sujet. L’OMS veut par là même « aider les plus de 750 millions de consommateurs de tabac qui souhaitent arrêter de fumer » alors que, rappelle-t-elle, « le tabac tue plus de huit millions de personnes chaque année et que 1,25 milliard d’individus sont toujours des consommateurs réguliers ».
Elle recommande en premier lieu des « conseils brefs » (entre 30 secondes et 3 minutes) qui doivent être « systématiquement fournis par les professionnels de santé en tant que pratique courante à tous les fumeurs », insiste-t-elle. Le test de Fagerström, par exemple, est très utile car simple à réaliser au cabinet. Il permet d’évaluer la dépendance des patients et d’engager le dialogue. Il ne comporte que deux questions : « Combien de cigarettes fumez-vous par jour ? » et « Dans quel délai après le réveil fumez-vous votre première cigarette ? ».
En deuxième lieu, l’OMS préconise qu’un soutien comportemental plus intensif soit également proposé aux fumeurs : réunion de groupes, entretien en face à face ou à distance (conseils téléphoniques, textos, applications pour smartphone, interventions basées sur l’intelligence artificielle).
Pas de cigarette électronique
Concernant les traitements pharmacologiques, l’OMS recommande l’ensemble des produits de substitution du tabac (gommes, patchs, pastilles, etc.) mais aussi la varénicline (Champix) et le bupropion (Zyban). Rappelons que les chirurgiens-dentistes ont la possibilité de prescrire ces traitements de substitution.
L’organisation internationale conseille de combiner les interventions comportementales et la pharmacothérapie pour « augmenter les chances de succès du sevrage ».
S’agissant des thérapies alternatives (acupuncture, sophrologie, homéopathie…) l’OMS estime que les données actuelles ne permettent pas de conclure à leur efficacité. Pour autant, elle n’en déconseille pas le recours puisqu’elles peuvent être associées à un gain de motivation.
Concernant les cigarettes électroniques l’OMS botte en touche : « elles dépassent la portée de ces lignes directrices car les avantages et les inconvénients potentiels de l’utilisation de ces produits sont complexes et sont abordés dans un corpus de littérature distinct. Ces produits pourraient être abordés à l’avenir à mesure que les preuves s’accumulent ».
Enfin, l’organisation rappelle que la mise en place de politiques de santé publique efficaces comme l’augmentation des taxes sur le tabac, la mise en œuvre d’environnements sans fumée, les campagnes médiatiques antitabac ou l’application d’avertissements sanitaires, est « cruciale en complément du soutien individuel » aux fumeurs.
Un guide pour les praticiens
Pour mémoire, l’UFSBD et la SFPIO mettent à disposition des praticiens un guide pratique : « Le chirurgien-dentiste, acteur du sevrage tabagique ». Disponible gratuitement en ligne, il aborde : la physiopathologie du tabac, les effets du tabac sur la sphère orale, les tests rapides réalisables au cabinet pour évaluer la dépendance des patients, les substituts nicotiniques avec leur dosage et leur mode d’emploi mais aussi les méthodes alternatives comme la cigarette électronique ou l’hypnose. A télécharger : https://bit.ly/3sE7UTy
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