Mieux se connaître pour s’adapter aux autres et mieux communiquer
Hé bien, c’est justement ce que propose la Process Com. Une méthode créée dans les années 1960 par Tibi Kahler, un psychologue américain, présentée par Laurent Colineau fondateur d’un cabinet de coaching pour les entreprises et Corinne Lallam, chirurgien-dentiste à Paris qui applique ce modèle dans son cabinet.
De quoi s’agit-il ? « Identifier son propre profil de personnalité mais aussi celui des patients, ainsi que leurs possibles comportements sous stress, pour adapter notre communication et notre attitude à leurs besoins », explique Corinne Lallam. Six profils de personnalité ont ainsi été identifiés. Chacun d’entre nous a un type dominant, acquis pour la vie, et des caractéristiques de chacun des autres types, dites « phases ». Face à un interlocuteur de type dominant différent, l’objectif est de faire appel à l’une des phases que nous possédons et qui correspond à son type dominant pour entrer « en résonance » avec lui.
« Notre présentation est très succincte, prévient Laurent Colineau. Nous proposons normalement trois journées de formation pour maîtriser cette méthode, car il faut de la pratique pour bien jauger son interlocuteur. » Voici les six profils. Vous reconnaissez-vous ?
L’empathique
Sa question existentielle : suis-je aimable ?
Ses points forts : compatissant, sensible, chaleureux, il possède une grande capacité d’écoute. Il aime être utile aux autres.
Ses besoins psychologiques : être reconnu en tant que personne, et pas nécessairement pour son travail ou ses opinions, et se sentir important. Il veut vivre dans un environnement chaleureux. Il prend ses décisions avec son cœur.
Ses points faibles sous stress : l’empathique à tendance à en faire trop, car il manque d’assurance. Il se sent victime et va parfois faire des erreurs qui pourront le décrédibiliser ; il se sentira alors rejeté.
Le travaillomane
Sa question existentielle : suis-je compétent ?
Ses points forts : logique, responsable, organisé, il gère parfaitement le temps. Il a un esprit de synthèse.
Ses besoins psychologiques : être reconnu pour son travail, pour sa réflexion et ses réalisations, sa planification des événements. Il recherche à structurer son temps et son espace. Il a besoin d’avoir des repères précis. Il ne négocie pas le temps.
Ses points faibles sous stress : il devient irritable, perfectionniste, tatillon, ne délègue pas, par crainte de perdre son utilité, et finalement il rejettera les personnes avec qui il travaille, pour leur incompétence.
Le persévérant
Sa question existentielle : suis-je digne de confiance ?
Ses points forts : engagé, observateur, consciencieux, champion de l’écoute, il est volontiers débatteur. Il parle avec force et aplomb, aime convaincre.
Ses besoins psychologiques : être reconnu pour son implication, ses convictions et ses réalisations.
Ses points faibles sous stress : il devient exigeant et moralisateur. Il se focalise sur ce qui ne va pas et peut partir en croisade : il n’écoute plus, coupe la parole et ne changera pas de point de vue. Il rejette et accuse son entourage. « Vous avez été nul », dira-t-il.
Le rebelle
Sa question existentielle : suis-je acceptable tel que je suis ?
Ses points forts : il est créatif, avec de l’humour, pétillant, ludique. Il vit l’instant présent, le temps n’est pas un impératif.
Ses besoins psychologiques : les contacts toniques, la variété et l’amusement.
Ses points faibles sous stress : il râle, blâme son entourage, se trouve des excuses, cherche la confrontation, et finalement attend que les autres fassent les choses à sa place.
Le rêveur
Sa question existentielle : suis-je voulu ?
Ses points forts : plutôt introverti, il est réfléchi, imaginatif et calme, stratège.
Ses besoins psychologiques : il a besoin de solitude, de temps pour lui, de calme. Il ne verbalise pas forcément cela et peut apparaître comme quelqu’une qui « snobe » les autres, alors qu’il souhaite juste être seul.
Ses points faibles sous stress : il devient passif, se replie sur lui-même, se coupe des autres, devient transparent et finit par s’isoler.
Le promoteur
Sa question existentielle : suis-je vivant ?
Ses points forts : adaptable, charmeur, plein de ressources, intuitif.
Ses besoins psychologiques : le besoin d’excitation, de sensations fortes.
Ses points faibles sous stress : il manipule, prend des risques inconsidérés, laisse tomber parce qu’il s’ennuie (les autres sont des incompétents), ne se remet pas en question.
L’hygiène orale à travers l’éducation thérapeutique et l’entretien motivationnel
L’éducation thérapeutique, un travail d’équipe
Selon le code de la Santé publique, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) vise « à accompagner les patients atteints de maladie chronique et leur entourage, à mieux comprendre leur maladie, ses conséquences ainsi que leur traitement afin d’améliorer leur qualité de vie ».
« Il s’agit d’intégrer aux séances de soins des “temps éducatifs” consacrés à l’éducation du patient, décode Sophie Daquin, praticienne à Theix (Morbihan). Cela permet de mettre en évidence les besoins du patient selon sa problématique dentaire (stress, tabac, plaque…) et de lui proposer des solutions. »
Cette démarche dans laquelle on invite le patient à devenir acteur de sa santé ne peut fonctionner sans le soutien actif de l’assistant(e) dentaire. « Il/elle va relayer au mieux, avec des mots parfois plus simples et percutants, le discours du praticien, et va surtout encourager les patients à poursuivre leurs efforts au long cours », souligne Sophie Daquin.
La démarche est initiée par le praticien. Il prend quelques minutes dans la salle de soins, accompagné de son assistant(e), pour faire passer à ses patients des messages en hygiène bucco-dentaire liés à leur situation : risques parodontaux pour les fumeurs, conseils pour les femmes enceintes, brossage des dents pour les jeunes patients ou encore conseils nutritionnels pour lutter contre l’érosion de l’émail. Puis, au fil des séances de soins, c’est l’assistant(e) qui est à la manœuvre pour rappeler ces conseils et encourager les patients. Voilà pour l’éducation thérapeutique.
L’entretien motivationnel, plus formalisé
Plusieurs études montrent que l’adhésion aux mesures d’hygiène bucco-dentaire augmente si une composante psychologique accompagne les instructions. On part du principe que la persuasion directe (« vous devez faire comme-ci ») ne fonctionne pas. Le changement de comportement doit émaner du patient lui-même. L’entretien dure en moyenne vingt minutes. Organisé dans une pièce à part, il nécessite l’écoute active et l’empathie de celui ou celle qui conduit l’entretien.
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