Retour sur l’ADF

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
Certaines séances du congrès 2016 ont particulièrement retenu l’attention de la rédaction. Nous vous proposons de partager cet intérêt à travers des comptes rendus publiés dans les prochains numéros. Pour ce premier opus, nous avons également le plaisir de livrer le témoignage d’une étudiante en 5e année qui a vécu son « premier ADF ». Un regard enthousiasmant.

La gouttière occlusale est-elle 

le remède miracle aux ADAMs ?

Séance du mercredi 23 novembre

Responsable scientifique :
Estelle Schittly

Après un bref rappel des éléments anatomiques en jeu dans les pathologies neuro-musculo-articulaires de l’appareil manducateur, le Docteur Gérard Duminil rappelle la démarche diagnostique, en utilisant une fiche questionnaire, un entretien orienté, avec une bonne écoute, une radiographie panoramique éventuellement complétée d’un IRM ou d’une axiographie. Une évaluation de la douleur du patient est à prendre en compte. Différents profils de patients sont évoqués, qui peuvent moduler l’approche thérapeutique.

Un examen objectif est réalisé : ouverture buccale, déplacements latéraux de la mandibule, localisation des points douloureux articulaires ou musculaires. Palpations et écoute des bruits articulaires complètent l’examen initial.

Le traitement passe par une mise au repos du système musculaire et des tentatives de manœuvres de coaptation méniscale. Différents types de dispositifs sont proposés :

– BOA : butée occlusale antérieure, sorte de jig intéressant en urgence pour soulager le patient, mais transitoirement porté ;

– GRM : gouttière de reconditionnement musculaire, qui est un plan de libération occlusale, lisse, stabilisant l’occlusion mais assurant un guidage antérieur. Placé à la mandibule quand le patient présente une classe I ou une classe II1 ou au maxillaire pour les classes III ou II 2 ;

– GAP : gouttière d’ante position, destinée à recapter le ménisque luxé antérieurement et donc avancé. Cette gouttière est contre-indiquée en classe III, et en cas de béance.

Bien des facteurs participent au développement de pathologies neuro-musculo-articulaires dans un contexte sociétal de plus en plus complexe et stressant. Le chirurgien-dentiste est régulièrement confronté à des patients souffrant de ces pathologies. Cette mise à jour par un spécialiste aguerri résumant leurs indications et contre-indications et les principes de leur réalisation et réglage constituait une aide indispensable pour une bonne pratique de la chirurgie dentaire.

Philippe Sebbag

Parodontiste-Implantologiste

Ancien AHU Paris 7

Dents dépulpées : 

l’ancrage est-il toujours d’actualité ?

Séance du jeudi 24 novembre

Responsable scientifique :
Pascal De March

L’ancrage radiculaire en prothèse fixée est un sujet éminemment polémique. Quand certains auteurs préconisent la stratégie « No Post-No Crown », d’autres conservent une approche moins dogmatique, comme l’ont démontré les conférenciers de cette séance.

Dans une première présentation, le Docteur Pascale Corne a rappelé les différences de comportement biomécanique d’une dent dépulpée par rapport à une dent pulpée, insistant sur le fait que la perte de substance était le facteur principal de fragilisation. Le choix du moyen de restauration se faisant trop souvent de façon systématique (du type inlay-core/couronne), elle a proposé des critères à prendre en compte, comme la valeur biomécanique, l’anatomie, le contexte occlusal, l’avenir fonctionnel de la dent ou les matériaux utilisés.

Les restaurations partielles collées doivent ainsi être privilégiées par rapport à la mise en place d’une restauration coronaire avec ancrage radiculaire, qui entraîne toujours un risque plus important de fracture radiculaire.

Le cadre était ainsi posé pour le Docteur Olivier Etienne, chargé de traiter les indications et les limites des restaurations partielles collées. Au travers d’une présentation magnifiquement iconographiée, il a détaillé l’éventail des possibilités sur dents antérieures et postérieures. S’appuyant sur une solide bibliographie, il a ainsi tour à tour analysé les différentes formes de préparation pour onlay, overlay ou endocouronne. Enfin, il a décrit les matériaux utilisables pour chacune de ces options thérapeutiques, mettant en garde sur le respect des recommandations des fabricants concernant notamment les épaisseurs des matériaux.

Le Docteur Marco Ferrari, dernier conférencier de cette séance, a donc traité du choix de l’ancrage radiculaire, pour les cas où celui-ci est inévitable. Il a recommandé de toujours partir du plan de traitement, en évaluant le facteur occlusal, l’existence d’un cerclage dentaire, et le type de restauration unitaire ou plurale. À travers de nombreuses études de son équipe de travail, il a justifié ses choix des tenons fibrés (type, longueur…) et du composite « dual » de restauration. Enfin, en s’appuyant sur des cas cliniques, il a détaillé avec beaucoup de précision les étapes cliniques de réalisation des reconstitutions par matériaux insérés en phase plastique (RMIPP).

Des questions ont conclu cette magnifique séance où les participants ont été invités à toujours rester pragmatiques et non dogmatiques pour faire des choix pérennes dans chaque situation.

Julien Brousseaud

Praticien à Bordeaux

Ancien AHU en prothèse, Université de Bordeaux


Mon premier congrès à l’ADF !

Et toi tu vas à l’ADF cette année ?
Une question que l’on entend souvent dans les couloirs de la faculté et de l’hôpital. Pour la première fois, j’ai pu répondre positivement. C’était pour moi une toute nouvelle expérience… 

Et quelle expérience ! Dès mon arrivée dans le Palais des Congrès de Paris, j’ai été impressionnée par la taille du bâtiment, le nombre d’exposants et de participants.

L’exposition ! Trois étages, des marques connues et inconnues, les fauteuils, les instruments, le matériel… J’ai mieux mesuré les difficultés du choix lors de l’installation. Heureusement, ce n’est pas pour demain…

Les conférences ! Bien m’en a pris, j’avais lu le programme pour organiser mon planning. Il a été très difficile de choisir les sessions auxquelles assister, car elles sont nombreuses, avec des sujets divers, de la prothèse à l’endodontie en passant par la chirurgie orale, la parodontologie, l’odontologie pédiatrique et l’orthodontie. Une offre très riche pour compléter ses connaissances avec nombre de conférenciers passionnants et passionnés. J’avoue une petite préférence pour la chirurgie orale : les corticotomies, les dents de sagesse, l’implantologie, des sujets que « je kiffe » comme diraient mes petites sœurs.

En tant qu’étudiant, on appréhende toujours un peu de ne pas comprendre le contenu des séances, faute du recul clinique nécessaire. J’ai donc choisi des conférences dont le titre ou le nom des conférenciers m’était familier. Et ma peur était infondée, puisque j’ai compris ! J’ai pu enrichir mes connaissances au travers des nombreux cas présentés. Ils m’ont encore plus donné envie de soigner (j’aimerais « faire comme eux »).

La séance que j’ai le plus appréciée a été le « dermatogame », animée par Mac Lesggy. Ce format interactif était vraiment magique : apprendre en s’amusant, une sorte de « serious game » grandeur nature. Vraiment un format à renouveler les prochaines années.

Mais le congrès de l’ADF, ce n’est pas seulement les conférences, c’est aussi les soirées étudiantes. Qui dit ADF, dit soirée Spix, soirée de mi-congrès le mercredi soir, organisée cette année au Redlight Club. Au-delà du côté festif qui n’est plus à prouver, c’est aussi l’occasion de rencontrer les étudiants en odontologie de la France entière, de parler de nos facs, de nos profs, de faire des comparaisons pour finalement conclure que l’on a de la chance d’être étudiant en odontologie et de pouvoir participer à l’ADF.

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