Soulagement. Le « combat » de ces derniers mois n’aura pas été vain. Mais attention, le principe même d’un plafonnement du prix des soins prothétiques contre une revalorisation des soins reste intangible.
C’est « un levier incontournable pour l’amélioration de la prise en charge des patients », rappelle la ministre. Elle fixe trois lignes directrices aux partenaires conventionnels : améliorer l’accès financier aux soins en s’appuyant donc sur le principe d’un plafonnement progressif des soins prothétiques (avec l’objectif de proposer d’ici à 2022 des offres de prothèses sans reste à charge), renforcer la prévention et faciliter l’accès aux soins pour les publics les plus démunis. Le premier round de ces nouvelles négociations débutera le 15 septembre avec les complémentaires santé et en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, notamment l’industrie et les prothésistes.
Prudence et vigilance
Les syndicats, les CCDeLi, les étudiants et toute la filière se réjouissent de l’ouverture de nouvelles négociations, mais restent prudents. « Si nous sommes sensibles à la reprise du dialogue et si nous approuvons que la priorité soit enfin donnée à la prévention et aux soins conservateurs, nous savons bien que, sous ces déclarations de principe, peuvent se cacher des orientations bien différentes de celles que nous voulons promouvoir, considère Philippe Denoyelle, président de l’Union Dentaire. Ces négociations ressembleront à tout sauf à une promenade de santé. » La FSDL, elle aussi, se méfie. « Nous saluons la volonté de mieux valoriser la prévention et les soins précoces afin de s’inscrire dans une préservation accrue de l’organe dentaire et l’objectif de diminution de reste à charge de nos patients est un objectif pour tous les acteurs de la négociation, notamment les complémentaires, remarque Pascal Paloc, son secrétaire général. Mais le cadre général de cette négociation ressemble très fortement à celui ayant conduit à l’échec des dernières négociations.
Les mêmes causes risquent inéluctablement de produire les mêmes effets. » Sans doute le plus dur reste à faire. « Au-delà des mots et des généralités, la traduction sur le terrain des bonnes intentions risque de se heurter à la réalité des habitudes et du financement dans un environnement budgétaire contraint, rappelle Thierry Soulié, secrétaire général de la CNSD. « Vous trouverez en la CNSD un partenaire fiable en mesure de partager un objectif ambitieux et novateur de santé publique d’accès aux soins, mais vous comprendrez qu’échaudés par les expériences passées, nous restions prudents », lance-t-il à l’adresse de la ministre dans un éditorial.
Malgré le début de nouvelles négociations conventionnelles, l’Union Dentaire et la CNSD maintiennent leur mot d’ordre appelant les praticiens à fermer les cabinets la semaine du 27 novembre.
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