Un grand cru
La surprise du deuxième jour vient de la présence nouvelle d’un groupe de travail du CHU de Bruxelles sous la responsabilité d’Alain Perceval avec Julie Masnou et Félix Severin. Un large panorama sur l’utilisation de la photo et de la vidéo dans la communication des plans de traitement esthétique. Pédagogique, didactique, la présentation rappelle que l’image est un outil de diagnostic de référence, il nécessite de la technique, obéit lui aussi à des critères et s’inscrit dans la méthode.
De la méthode on va justement en parler avec le groupe Mimesis, groupe historique, avec Stéphanie Ortet, Grégory Camaleonte, Sonia Mansour, Olivier Étienne et Gauthier Weisrock. Dans un plaidoyer pour une procédure simple et efficace dans la stratification des résines composites, les cinq orateurs vont, de manière très active et inter-active, se succéder. Stéphanie débute en présentant les deux cas cliniques qui serviront de fil rouge, Sonia fait le point sur le compo en 2015, Grégory fixe les objectifs, forme avec largeur apparente et largeur réelle, contour, et ses lignes externes et lignes de transition, surface en macro et micro géographie, guides et matrices sectionnelles, Stéphanie n’oublie rien. Grégory se colle à la couleur, Gauthier nous prépare à l’action entre chanfrein et « butt margin ». Stéphanie reprend la main pour la stratification entre Vanini et Style Italiano. Grégory insiste alors sur la lumière et la nécessité de reproduire une épaisseur idéale pour ne pas baisser la luminosité de 0,5 mm d’émail et Olivier nous rappellera la technique et l’importance du polissage. Stéphanie conclura cette présentation soignée, dynamique et stratifiée. « On aura compris que la réussite n’est pas magique, elle dépend de notre œil et de la méthode mise en œuvre. »
Magique, c’est parfois le résultat que nous procurent les facettes. Facettes et malpositions dentaires : à la frontière du risque par le DU de Strasbourg avec Grégoire Flaus et Olivier Etienne. Quand l’orthodontie adulte est refusée, quelles sont les indications de nos traitements par facettes, rotation, version, encombrement, endognathie, diastème ? Quelles en sont les contre-indications ? Et pour quel objectif, la normoposition ? Recréer la norme, estomper ou conserver la malposition ? D’où la nécessité de la communication, du projet esthétique, du wax-up, de la gestion des préparations et du collage en fonction de la proportion de dentine exposée et du risque mécanique existant.
La pédagogie selon Olivier Etienne est toujours spectaculaire, elle ouvre notre regard en posant les bonnes questions pour initier les réponses appropriées.
Spectaculaire aussi la présentation du groupe Symbiose de Bordeaux. Le titre déjà nous y préparait : Ce que l’avenir nous promet, la CFAO vous l’apporte. Quatre geeks de la dentisterie pour une présentation en quatre tableaux.
Arnaud Soenen pour la CFAO en prothèse fixée où l’on retiendra la nécessaire courbe d’apprentissage. La qualité d’image de l’empreinte ne dépend pas de la rapidité, mais bien du chemin de scanage. Julien Brothier parle de CFAO et implantologie avec la production du guide chirurgical imprimé au cabinet six heures après l’analyse et à moins de 40 €. Mathieu Contrepois présente CFAO et prothèse complète avec la fabrication totalement modélisée, deuxième mondiale, d’un complet. Jean-Philippe Pia décrit l’apport de la CFAO en parodontologie, du conventionnel au numérique, du réel au virtuel, la CFAO se glisse assurément dans notre pratique, de manière indirecte à partir d’une empreinte physicochimique traditionnelle, elle initie la modélisation. La CFAO témoigne d’une ère technologique nouvelle, mais ne s’affranchira jamais de l’essentiel.
Notre œil, notre analyse, nos connaissances ainsi que le respect de la méthode resteront les outils essentiels pour obtenir le succès de nos traitements. C’est la leçon de David Gerdolle, c’est aussi celle de chaque groupe de travail présent à Mimesis.
C’est ce qui en fait un rendez-vous incontournable pour progresser, évoluer. C’est surtout le rendez-vous avec des hommes et des femmes qui font de leur métier un art, on l’appelait l’Art Dentaire. C’était hier, c’est encore aujourd’hui et ce sera demain. Alors rendez-vous pour Mimesis 2016 !
Mais avant de se quitter, Jean-Pierre Attal ouvre le débat de Mimesis : le déconventionnement, pourquoi comment, pour qui ?
80% des praticiens ayant répondu au questionnaire pré-congrès y pensent tous en ignorant à 90 % les démarches à entreprendre, la marche à suivre et ses conséquences.
Alors oui, dans la salle, de nombreuses questions sur le déconventionnement, à Caroline Prot, invitée à partager son expérience de déconventionnée.
Des réponses, des éclairages et de nombreuses interrogations encore…
Il est temps de retrouver nos ateliers. Entre thérapeutiques actuelles, ce que j’applique au quotidien, la prothèse complète immédiate et le polissage des composites, chacun conclut son Mimesis par une rencontre privilégiée avec un groupe de travail. C’est un moment d’échange toujours riche et intense, convivial aussi. C’est encore le reflet de Mimesis, clinique, accessible et de qualité. Une marque de fabrique !
Et parce qu’on ne le dit jamais assez tant les choses de qualité paraissent naturellement instituées, un grand merci à Jean-Christophe Paris et à toute son équipe, merci à tous ces groupes qui présentent un travail formidable. Mimesis est unique par son style et son esprit. Libre, indépendant, créatif, critique et rare.
Luc Bertrand
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