Le « Mois sans alcool » aura bien lieu au mois de janvier. Il ne sera pas organisé par Santé Publique France comme cela était initialement prévu mais par un collectif inter-associatif (*). A l’instar de l’initiative britannique « Dry January », lancée en 2013, ces associations proposent à tous les Français dans un communiqué du 3 décembre, de faire « une pause d’alcool pendant un mois pour donner du répit à votre corps (et votre porte-monnaie) mais également faire le point sur la place qu’occupe l’alcool dans votre quotidien et votre sociabilité ».
Elles vont rapidement lancer une campagne sur les réseaux sociaux (#LeDéfiDeJanvier) et invitent les professionnels de santé à la relayer. « Les bénéfices sont prouvés, assurent-elles. Perte de poids, meilleur sommeil, regain d’énergie, meilleure concentration et, à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée ».
La sphère oropharyngée paye un lourd tribut
Initialement prévue par Santé Publique France, le « Mois sans alcool » a été, selon le collectif, « supprimé sous pression de l’Elysée » à l’écoute du lobby alcoolier. Dans une lettre ouverte au Président de la République le 2 décembre, France Assos Santé qui regroupe 85 associations d’usagers de la santé, rappelle à Emmanuel Macron qu’il avait « mis la prévention au cœur de ses engagements de campagne, promettant une véritable révolution de la prévention » et lui demande « un acte politique fort de prévention de l’alcoolisme en France ». «Nous comptons sur votre engagement pour que cette campagne de Santé Publique France soit bien à l’agenda du début d’année à venir et que tout cela n’est qu’un affreux malentendu ».
L’alcool est responsable de plus de 40 000 décès chaque année. Il engendre de nombreuses pathologies : arythmie cardiaque, AVC, hypertension, gastrites,… et de multiples cancers (30 000 par an). Même consommé à faibles doses, il est à l’origine de cancers comme celui du côlon-rectum, du foie ou du sein. La sphère oropharyngée (bouche, pharynx, larynx et l’œsophage), paye également un lourd tribut : près de 70 % de l’ensemble de ces cancers (presque 7000 en 2015 en France) sont directement liés à l’alcool.
(*) ADIXIO, AIDES, ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) FAGE, Fédération des Amis de la Santé, Fédération des Acteurs de la Solidarité, Fédération Addiction, Fonds Actions Addictions, FFA (Fédération Française d’Addictologie), France Assos Santé, FPEA (France Patients Experts), La Ligue Contre le Cancer, SFA (Société Française d’Alcoologie), Société française de Santé publique, UNIOPSS
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