Fueki et Baba ont tenté de répondre à cette question par une méta-analyse, synthèse des résultats des études précédemment publiées à propos de l’impact du maintien d’une arcade courte sur la qualité de vie liée perçue par les patients en termes de santé bucco-dentaire.
La question sous-jacente est d’évaluer le bénéfice des réhabilitations des secteurs postérieurs par prothèses amovibles ou par prothèse fixée sur implants sur le confort perçu par les patients.
Pour conclure sur des études comparables, les auteurs en ont retenu trois, fondées sur les recueils de questionnaires de satisfaction évaluant la qualité de vie du point de vue de la santé bucco-dentaire de patients en situation d’arcade courte ou porteurs de prothèses postérieures à 6 et à 12 mois. Ils ont ainsi analysé ces trois enquêtes conduites par des centres hospitalo-universitaires en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon pour répondre objectivement aux deux questions cliniques suivantes :
– une prothèse amovible partielle (PAP) postérieure conduit-elle à une meilleure qualité de vie que le maintien d’une arcade raccourcie, réhabilitée ou non ?
– des prothèses fixées sur implants postérieurs conduisent-elles à une meilleure qualité de vie que le maintien d’une arcade raccourcie, réhabilitée ou non ?
À la première question, la méta-analyse ne montre pas de supériorité d’une PAP par rapport à une arcade raccourcie quant à la qualité de vie, ce qui amène à conclure que si l’amélioration de la qualité de vie est retenue pour justifier ce traitement, les patients qui présentent une arcade raccourcie n’en ont pas besoin de ce point de vue. Ce constat est encore plus vrai pour les patients âgés de l’étude britannique.
À la seconde question, une seule des trois études incluses rapporte un meilleur indice en faveur des édentements postérieurs réhabilités par prothèse fixée sur implants par rapport au simple maintien d’une arcade raccourcie non réhabilitée, mais à un niveau non statistiquement significatif. Par ailleurs, une autre étude rapporte la supériorité des réhabilitations par prothèse fixée sur implants par rapport aux prothèses amovibles partielles. Si, du point de vue de la qualité de vie perçue, les réhabilitations fixées sur implants peuvent être supérieures au maintien de l’arcade raccourcie, aucune étude n’a encore comparé la hauteur du bénéfice-coût de chacune des deux options thérapeutiques, le coût des réhabilitations sur implants étant élevé financièrement et chirurgicalement invasif. L’emploi d’implants comme supports de moyens de stabilisation des prothèses amovibles s’est développé ces dernières années afin de minimiser les coûts et les interventions. Quelques études ont montré une amélioration du facteur qualité de vie par rapport aux prothèses non stabilisées par des implants, mais aucune étude ne compare cette alternative au maintien de l’arcade raccourcie.
En conclusion de leur méta-analyse, les auteurs considèrent que le maintien d’une arcade raccourcie semble aussi indiqué que les prothèses amovibles partielles en matière de qualité de vie perçue, tandis que d’autres études sont nécessaires pour préciser les effets des restaurations sur implants.
Réhabilitation des édentements postérieurs
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- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Le non-remplacement des dents postérieures aboutissant à une arcade raccourcie constitue-t-il une option thérapeutique envisageable ?
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