Anticipant une prochaine réforme des retraites qui ne manquera pas de venir remplacer le projet de régime universel mort-né, les caisses de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes (CARCDSF), des médecins libéraux (CARMF) et des pharmaciens (CAVP) ont présenté le 8 mars les mesures qu’elles souhaitent voir appliquer, basées sur leur « modèle de gestion autonome fondé sur la technique de la répartition provisionnée » qui a fait ses preuves « depuis plus de 70 ans ».
Elles proposent un système à deux niveaux, avec une « retraite de base équitable et solidaire » garantissant, « qu’à revenu égal un euro cotisé donne les mêmes droits à tous, les revenus les plus modestes bénéficiant de droits majorés », auquel s’ajoutent le second étage : des régimes complémentaires « gérés de façon autonome par les caisses de retraite professionnelles » qui répondent « aux besoins et aux contraintes spécifiques de chaque profession ». Aux partenaires sociaux et aux élus professionnels de s’organiser pour trouver un modèle « adapté à leurs aspirations et à leurs contraintes ».
« C’est grâce à leur ancrage professionnel que les libéraux élus par leurs pairs pour gérer leur retraite peuvent prendre des décisions difficiles et conduire une politique responsable pour garantir l’équilibre et la pérennité des régimes », estiment les représentants des caisses qui mettent en avant « la technique de la répartition provisionnée ». En résumé : les régimes constituent des réserves lorsque la démographie est favorable, pour les mobiliser lorsque les cotisations sont insuffisantes pour financer intégralement les pensions. « Cette gestion prévoyante a permis d’assurer la solvabilité des régimes complémentaires au plus fort de la crise sanitaire sans solliciter de soutiens publics et en apportant une aide financière directe aux affiliés », assurent les promoteurs de ce système.
Enfin, et alors que la réforme du régime universel reposait sur un âge de départ « pivot » à 64 ans et que les candidats à l’élection présidentielle fixent la barre entre 60 et 65 ans, les trois caisses proposent de « laisser aux Français la liberté de prendre leur retraite à partir de 62 ans » quelle que soit la durée de cotisations, et en bonifiant les pensions grâce à des coefficients de majoration pour les départs différés au-delà de 62 ans. « Dans les régimes complémentaires des libéraux, seules les cotisations sont prises en compte et il n’existe pas de critère de durée d’assurance. La retraite d’un médecin libéral peut par exemple être demandée à partir de 62 ans et bénéficier d’une majoration de 5 % par an jusqu’à 65 ans puis de 3 % par an jusqu’à 70 ans », expliquent-ils.
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