« Les cabinets dentaires libéraux font face à d’importantes tensions de recrutement comparativement à l’ensemble des professions libérales », souligne une étude de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL) consacrée au sujet (disponible ci dessous). Sur l’ensemble des métiers de la branche santé couverts par l’OMPL (cabinets médicaux, pharmacies, cliniques vétérinaires, laboratoires de biologie), l’indicateur de tension s’élève à 82 contre 79 pour le secteur santé et 70 pour l’ensemble de l’économie. Voici les principaux facteurs bloquants dans la profession.
Concernant les dentistes salariés, l’étude disponible depuis le 15 septembre, montre que les cabinets libéraux doivent faire face à une double problématique : le nombre insuffisant de diplômés sur le marché de l’emploi et surtout, la concurrence sur les conditions de travail, exercée par les centres dentaires.
« Les jeunes professionnels récemment diplômés sont attirés par ces structures qui proposent de bonnes conditions de travail (travail en collectif soignant, transfert et partage des tâches non médicales…) mais aussi une équipe et une ambiance de travail attractives (équipes jeunes, activités d’entreprises…) », souligne l’étude. Le manque d’attractivité des territoires ruraux pour ces jeunes diplômés souvent étrangers est également un facteur important.
S’agissant des assistantes dentaires, la principale source de tension tiendrait au « lien emploi-formation » insuffisant. Il s’expliquerait, selon les praticiens interrogés, par le manque de présélection des alternants par les écoles. « Le niveau de qualification en sortie d’école est insuffisant pour répondre à l’augmentation de la technicité du métier », résume l’étude. Il est attendu des centres de formation un enrichissement du contenu des programmes.
Mais l’OMPL pointe également le peu de temps parfois consacré à la formation en interne dans certains cabinets et « la réticence de certains employeurs à investir dans la formation des alternants face à l’incertitude de les voir rester dans le cabinet une fois diplômés ». Le manque de compétences managériales, lié à l’absence de modules spécifiques dans la formation initiale, serait également à l’origine de blocages : mauvais recrutements, découragement, charge de travail reportée sur les chirurgiens-dentistes,…
Le manque de visibilité ou d’attrait des formations d’assistant(e)s dentaires auprès des lycéens, le manque globale de mobilité des candidat(e)s mais aussi l’attractivité des centres dentaires qui offrent plus de marges de progression de carrière, ne contribuent pas non plus à fluidifier le marché de l’emploi.
Les « métiers supports » (secrétaires, aides dentaires) sont moins concernés par ces tensions même si, indique l’étude, « ils sont confrontés à un besoin de montée en compétences, sur des notions de médecine dentaire élémentaires, nécessaires à la réalisation de leurs missions. »
Le cabinet de conseil à l’origine de cette étude a collecté les données objectives disponibles : niveau d’emploi dans la branche, ratio entre offres et demandes d’emploi déposées, vitesse « d’écoulement » des offres d’emploi le tout décliné au niveau départemental pour prendre en considération les particularismes locaux, etc. ainsi que des données plus subjectives comme les difficultés de recrutement ressenties par les employeurs.
Lire ci : Etude-Ompl-Tensions
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