Le reste à charge zéro ? C’est « réalisable », selon Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, qui fait des propositions le 15 décembre dans un communiqué. La Mutualité propose la création de « paniers de soins nécessaires et de qualité » dans lesquels seraient contractualisés les remboursements, les tarifs et la qualité des dispositifs médicaux pour qu’il n’y ait aucun reste à charge pour les patients. Ceux-ci resteraient libres d’accéder au professionnel de santé de leur choix, de choisir un équipement, un traitement supplémentaire ou des alternatives que les professionnels de santé pourraient leur proposer. Ces paniers de soins seraient évolutifs et renégociés régulièrement.
« Faisons confiance aux acteurs pour définir les contenus et s’accorder sur le juste soin au juste prix », lance Thierry Beaudet qui appelle de ses vœux une réforme « plus profonde » du système de santé. Selon lui, en optique, il faudrait réduire le nombre élevé d’opticiens (53 pour 100000 habitants, versus 26 en Allemagne et 10 au Royaume-Uni) qui pèse sur les coûts de distribution. Il faudrait donc diminuer le nombre de places disponibles dans ce cursus.
Autre idée pour faire baisser les prix : baisser la TVA à 5,5 % sur la vente de lunettes. En audioprothèse, il faudrait, à l’inverse, relever le nombre de professionnels, mais aussi revoir la nomenclature. « Aujourd’hui, 95 % des équipements vendus sont en classe D, la classe la plus sophistiquée » et donc la plus chère. Pour le dentaire, la Mutualité n’apporte pas franchement d’idée nouvelle. Elle veut revaloriser les soins conservateurs qui « sont rémunérés en France beaucoup moins qu’en Allemagne (+ 78 %) ou en Suède (+ 250 %) » et modérer les soins prothétiques qui « sont 2 fois plus chers en France qu’en Allemagne ou en Norvège ».
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