L’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte sur « très nette augmentation des cas d’intoxication » au protoxyde d’azote en 2020. Et cela d’autant qu’ils concernent un public de plus en plus jeune avec des consommations régulières et non plus seulement lors d’évènements festifs.
134 cas ont été rapportés aux centres antipoison en 2020 contre 46 en 2019. On dénombre également 254 signalements auprès des centres d’addictovigilance contre 47 en 2019. « Les intoxications concernent toujours en majorité de jeunes adultes (21-22 ans en moyenne) mais aussi une proportion importante de mineurs (20 % des cas rapportés aux contre 13,6 % en 2019 », s’inquiète l’agence.
Les quantités consommées sont très variables, de quelques cartouches à plusieurs centaines par jour, mais l’étude de 2020 révèle « une hausse de la consommation via des bonbonnes (accessibles sur internet, ndlr), qui peuvent contenir l’équivalent d’une centaine de cartouches (3 % des cas rapportés aux CAP en 2019 contre 20 % en 2020 ».
La consommation de protoxyde d’azote peut avoir des effets néfastes rapides (asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, désorientation, vertiges ou encore risque de chute) ou à plus long terme sur le système nerveux central si les consommations sont répétées à intervalles rapprochés (troubles du rythme cardiaque, troubles psychiques et atteintes neurologiques).
L’agence relève une augmentation des cas d’atteinte neurologique et neuromusculaire (69,2 % des notifications versus 59,6 % en 2019) parfois grave : myélopathie entraînant des paresthésies, troubles de la marche et de l’équilibre, convulsions ou tremblements. Autres impacts notoires : des troubles psychiatriques (34,9 % des notifications – attaque de panique, délire, confusion, amnésie, agitation, irritabilité, insomnie…) et des troubles cardiaques (8,4 % des notifications – tachycardie, hypertension artérielle, bradycardie, douleurs thoraciques).
Une loi adoptée le 1er juin 2021 interdit pourtant de vendre du protoxyde d’azote à toute personne mineure, les commerçants pouvant exiger une preuve de la majorité des clients. Les sites Internet doivent mentionner cette interdiction de vente aux mineurs. Elle interdit également de vendre ou offrir ce produit dans les débits de boissons (bars, discothèques, soirées étudiantes, etc.) et de tabac.
« La mention de sa dangerosité en cas d’inhalation devra figurer sur tous les conditionnements dans des modalités qui seront fixées par un décret en préparation », indique l’Anses. « L’information sur les risques encourus doit être renforcée auprès des consommateurs et des professionnels de santé », conclue-t-elle.
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