Les sénateurs ont voté à l’unanimité le 11 décembre une proposition de loi visant « à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote ».
Le texte, transmis à l’Assemblée Nationale, prévoit notamment :
– de rendre délictuel le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné du N2O pour en obtenir des effets psychoactifs (amende de 15 000 €) ;
– d’interdire la vente aux mineurs dans tous commerces physiques ou lieux publics, comme en ligne (peine de 3 750 €) ;
– d’interdire la vente ou l’offre gratuite de N2O dans les débits de boissons, aux mineurs comme aux majeurs ;
– de contraindre les fabricants à mentionner la dangerosité du produit sur les emballages ou encore d’inclure le NO2 dans les modules de prévention aux addictions dispensés dans l’enseignement secondaire.
Asphyxie, perte de connaissance, brûlure
Au mois de novembre les autorités sanitaires avaient lancé l’alerte sur le mésusage du protoxyde d’azote. Depuis janvier 2019, 25 signalements d’effets sanitaires sévères ont ainsi été notifiés dont 10 graves avec des séquelles pour certains cas.
Contenu notamment dans les cartouches des siphons à chantilly, les utilisateurs, parfois très jeunes, vident la cartouche de protoxyde d’azote (le « proto » pour les jeunes) dans un ballon avant d’inhaler le gaz, cherchant un effet euphorisant, hallucinogène et une déformation de la voix.
Or, l’inhalation expose à des risques immédiats (asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, désorientation, vertiges) et des risques en cas d’utilisation régulière (atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques).
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