Cette étude se propose d’évaluer le taux de succès du traitement des perforations radiculaires et de déterminer les facteurs pronostiques préopératoires du succès. Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 128 cas de perforations traitées par obturation au MTA et sous microscope opératoire. Tous les traitements ont été réalisés au sein d’un cabinet dentaire privé dont l’exercice est limité à l’endodontie. Le succès est évalué sur une période d’un à dix ans après le traitement par deux examinateurs indépendants et calibrés. Le traitement est considéré comme un succès si tous les critères cliniques (absence de symptomatologie, maintien de la fonction) et radiographiques (absence de radioclarté adjacente à la perforation, absence de parodontite apicale) sont remplis. Si l’un des critères est manquant, le traitement est classé comme échec. De plus, les relations entre les données préopératoires et le succès du traitement sont analysées statistiquement afin de déterminer les facteurs pronostiques potentiels.
73,3 % des dents ont été classées comme guéries, avec un taux de rappel de 70 % (soit un échantillon de 90 dents). Alors qu’il est souvent décrit dans la littérature que la taille et la localisation de la perforation influencent le taux de succès, ces deux variables se sont révélées indépendantes du pronostic des traitements. Néanmoins, les auteurs ont identifié deux facteurs pronostiques déterminants :
– la présence d’une lésion préopératoire adjacente à la perforation ;
– la présence préopératoire d’une communication entre le site de la perforation et la cavité orale, par la présence d’une poche parodontale ou d’une fistule.
Les résultats de l’étude ont montré que le taux de guérison des dents avec une lésion adjacente à la perforation est significativement diminué (58 %), comparé aux dents sans lésion préopératoire (89 %). Cette étude établit également que le pronostic du traitement est le plus faible quand la communication avec le milieu buccal est établie. En effet, le traitement des quatre perforations en communication avec le milieu buccal, incluses dans l’étude, a abouti à un échec. Ces résultats confirment les données de la littérature et soulignent l’importance de traiter une perforation dans un délai le plus court possible (idéalement, dans la séance). La variable temps a été montrée comme étant un facteur pronostique déterminant, puisqu’elle est liée directement au développement d’une lésion au niveau du site de perforation. Il peut en être de même pour la communication avec le milieu buccal.
Cette étude met en évidence que le traitement des perforations par obturation au MTA est une technique fiable et reproductible. Cependant, un pronostic de guérison réduit peut être attendu si :
– une lésion préopératoire est présente au niveau du site de perforation ;
– quand un contact entre la perforation et le milieu buccal a été établi.
Ces données sont importantes à prendre en compte pour l’établissement du plan de traitement et dans l’information apportée au patient.
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