Fiscalité des particuliers
Barème d’imposition
Pour l’imposition des revenus de 2018, les limites des tranches du barème de l’impôt sur le revenu sont revalorisées du montant de la hausse des prix attendu pour l’année, soit 1,60 %.
Déclaration annuelle de revenus
Le passage au prélèvement à la source à compter du 1er janvier 2019 ne supprimera pas l’obligation annuelle de déclaration des revenus ; les revenus de 2018 devront faire l’objet d’une déclaration au mois de mai 2019.
Le crédit d’impôt pour la modernisation du recouvrement (CIMR) annulera l’impôt sur les revenus de 2018 qui n’ont pas un caractère exceptionnel (les revenus de capitaux mobiliers perçus en 2018 et les plus-values mobilières réalisées en 2018 seront taxés avec l’impôt sur les revenus exceptionnels de 2018 exclus du CIMR).
Abattement pour enfants rattachés
Pension alimentaire versée à un enfant majeur
La limite de déduction cette pension est égale à 5 888 € par enfant. Lorsque ce dernier est marié, cette limite est doublée au profit du parent qui justifie qu’il participe seul à l’entretien du ménage.
Avance sur réductions et de crédits d’impôt
Dans le cadre de la mise en place du prélèvement à la source, l’administration s’est engagée à verser, au plus tard le 1er mars de chaque année, une avance égale à 30 % du montant des crédits d’impôt obtenus au cours de l’année précédente pour l’emploi d’un salarié à domicile et pour la garde des jeunes enfants.
Ces mesures seraient étendues à de nouveaux avantages (cotisations syndicales, investissement locatif, travaux outre-mer, dépenses afférentes à la dépendance, Censi-Bouvard, Scellier, Duflot-Pinel et dons des particuliers).
Prorogation d’un an du CITE
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) devait prendre fin en 2018. Il serait prorogé d’un an pour être accordé au titre des dépenses payées jusqu’au 31 décembre 2019. Les modalités d’application du crédit d’impôt ne seraient pas modifiées. Le taux serait de 30 % pour l’ensemble des dépenses.
À noter que le crédit d’impôt est définitivement supprimé, au titre des dépenses payées après le 31 décembre 2018, pour l’acquisition :
– de chaudières au fioul ;
– de matériaux d’isolation thermique des parois vitrées ;
– de volets isolants ;
À compter de 2020, le crédit d’impôt devrait être transformé en prime, destinée aux ménages les plus modestes.
Diminution des plafonds de réfaction d’impôt pour les contribuables des DOM
Les contribuables domiciliés dans les départements d’outre-mer (DOM) bénéficient d’une réduction d’impôt de 30 % ou de 40 %. Cette réduction est plafonnée à 5 100 € ou à 6 700 € selon le département dans lequel est domicilié le contribuable. Dès l’imposition des revenus de 2018, les plafonds de l’abattement d’impôt seraient de :
– 30 % dans la limite de 2 450 € (au lieu de 5 100 €) pour les contribuables domiciliés dans les départements de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion ;
Dispense de retenue à la source pour les salariés d’employeurs utilisant des dispositifs simplifiés de paiement des cotisations sociales
Certains employeurs utilisent des dispositifs simplifiés de déclaration et paiement des cotisations sociales (CESU, Pajemploi, Guso…), destinés également à recouvrer l’impôt sur le revenu dans le cadre du prélèvement à la source.
Cependant, le déploiement de ce dispositif étant reporté au 1er janvier 2020, l’impôt serait directement réglé par le salarié sous forme d’acomptes.
Seraient concernés les employés à domicile des particuliers, les assistantes maternelles agréées, certains artistes du spectacle ou employés d’exploitants agricoles.
Assouplissement du dispositif Dutreil-transmission
Les titres compris dans un pacte Dutreil-transmission peuvent, sous certaines conditions, être exonérés de droits de mutation à titre gratuit à concurrence de 75 % de leur valeur. Le pacte Dutreil doit comporter deux engagements :
– un engagement collectif de conservation des parts ou actions de deux ans minimum signé par au moins deux associés (personne physique ou personne morale) ;
– un engagement individuel de conservation des titres pris par les héritiers, donataires ou légataires d’une durée de quatre ans à compter de l’expiration de l’engagement collectif.
Les assouplissements prévus seraient les suivants :
– l’engagement collectif peut être réputé acquis, le pacte ne comprend alors qu’un engagement individuel de conservation ;
– les héritiers ou légataires ont la possibilité de signer un engagement post mortem.
Aménagements et prorogation de la réduction d’impôt pour les investissements outre-mer dans une entreprise
La réduction d’impôt pour investissements outre-mer dans une entreprise est réservée aux investissements mis en service jusqu’au 31 décembre 2020, aux travaux de réhabilitation hôtelière achevés au plus tard à cette date et aux acquisitions d’immeubles à construire et aux constructions d’immeubles dont les fondations sont achevées au plus tard à cette date.
Allégement du dispositif d’exit tax
L’exit tax permet d’imposer les contribuables domiciliés en France pendant au moins six ans au cours des dix dernières années précédant leur transfert hors de France. L’imposition porte sur les plus-values latentes sur valeurs mobilières, les créances trouvant leur origine dans un complément de prix et les plus-values en report d’imposition.
Cependant, le contribuable bénéficie d’un sursis de paiement automatique lorsque le domicile fiscal est transféré dans un État membre de l’Union ou de l’Espace économique européen (EEE). Dans les autres cas, il peut demander un sursis de paiement, sous réserve de constitution de garanties.
L’impôt ainsi mis en recouvrement peut être dégrevé ou restitué sous certaines conditions.
À compter du 1er janvier 2019, le sursis de paiement de l’impôt afférent aux plus-values et créances serait également accordé en cas de départ vers un État ou territoire ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales ainsi qu’une convention d’assistance mutuelle en matière de recouvrement.
Fiscalité des entreprises
Le projet de loi de finances pour 2019 contient des dispositions fiscales destinées principalement aux grandes entreprises ou aux groupes de sociétés (mise en conformité du régime de l’intégration fiscale avec le droit européen, réduction de la quote-part de la plus-value imposable lors de la cession de titres de participation, modification des modalités de déduction des frais financiers, uniformisation du taux d’imposition des plus-values de cession et produits de droits de la propriété industrielle…).
Un important volet est également consacré aux régimes applicables outre-mer : création de régimes de faveur dans des zones franches d’activité dites « nouvelle génération », aménagements des régimes relatifs aux investissements productifs et suppression du dispositif de la TVA non perçue récupérable.
Révocabilité de l’option pour l’Impôt sur les Sociétés (IS) des sociétés de personnes
En principe, l’option d’une société de personne pour l’IS est irrévocable. Certaines sociétés et groupements assimilés (SNC, SCS, SC, SCP, EURL…) qui relèvent du régime des sociétés de personnes peuvent opter pour leur assujettissement à l’IS. L’option peut être exercée avant la fin du troisième mois de l’exercice au titre duquel l’entreprise souhaite être soumise pour la première fois à l’IS. Elle permet à chaque associé de n’être imposé que sur la quote-part du bénéfice qu’il appréhende.
Le projet de loi de finances autoriserait les sociétés de personnes et groupements qui auront opté pour le régime des sociétés de capitaux à renoncer à leur option.
Cette renonciation, notifiée à l’administration, devrait être exercée :
– avant la fin du mois précédent la date limite de versement du 1er acompte d’impôt sur les sociétés de l’exercice au titre duquel s’applique la renonciation ;
– avant la fin du mois précédant la date limite de versement du 1er acompte d’impôt sur les sociétés du 5e exercice suivant celui au titre duquel l’option a été exercée.
Au-delà de ce délai de cinq ans, l’option pour l’IS deviendrait irrévocable et les sociétés ne pourraient plus demander à être de nouveau assujettis à l’IS.
Assouplissement des conditions d’attribution du crédit d’impôt de rachat d’une entreprise par ses salariés
Les sociétés constituées par des salariés dans le but exclusif de racheter l’entreprise qui les emploie peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt sur les sociétés.
Pour chaque exercice, le crédit d’impôt est égal au montant de l’IS dû par la société rachetée au titre de l’exercice précédent, à proportion des droits sociaux des salariés et dans la limite des intérêts d’emprunt dus par la société nouvelle.
Parmi les conditions actuelles pour bénéficier du crédit d’impôt, il convient que les droits de vote attachés aux actions ou aux parts de la société nouvelle soient détenus par au moins 15 personnes qui sont salariées de la société rachetée, ou par au moins 30 % des salariés de cette société si l’effectif n’excède pas 50 salariés.
Étalement du paiement de l’IS en cas de cession d’une petite entreprise
Afin de faciliter la transmission des petites entreprises, conformément au Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), le mécanisme du crédit-vendeur, qui permet l’étalement de l’impôt afférent à la plus-value réalisée, serait aménagé et étendu aux plus-values de cessions de droits sociaux relevant du régime d’imposition des plus-values des particuliers.
Télédéclaration de la taxe sur les salaires
Actuellement, les employeurs assujettis à la taxe sur les salaires peuvent souscrire une déclaration annuelle papier de liquidation et de régularisation (n° 2502) au plus tard le 15 janvier de l’année qui suit celle au titre de laquelle la taxe est due.
Malus automobile
Il concerne les véhicules de tourisme ayant fait l’objet d’une réception communautaire et dont le taux de rejet de CO2 excède 120 g par kilomètre ainsi que tous les véhicules dont la puissance fiscale est supérieure ou égale à 6 CV n’ayant pas fait l’objet d’une réception communautaire.
À compter du 1er janvier 2019, le seuil d’application du barème serait abaissé à 117 g d’émission de CO2 au lieu de 120 g actuellement. La taxe s’élèverait à 10 500 € pour les véhicules rejetant 185 g ou plus de CO2.
Conclusion
En 2019, la baisse des impôts atteindra 19 milliards pour les entreprises françaises et 6 milliards pour les ménages, l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) fixant ce dernier chiffre plutôt à 3,5 milliards.
C’est la conséquence directe de la politique de l’offre. Mais cette diminution de la fiscalité ne se traduira pas par un accroissement du pouvoir d’achat, une partie des cadeaux fiscaux étant financée par une moindre revalorisation des pensions de retraite et des allocations familiales ou logement. L’obtention des premiers résultats devrait également prendre du temps. Autant d’éléments qui risquent d’accentuer l’impatience ou le mécontentement…
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