Des études cliniques ont montré que la sévérité des résorptions radiculaires, appréciée à l’examen radiographique, est plus importante dans les cas de béance que dans les cas avec supraclusion, au cours de leur traitement par dispositif multibracket. Par ailleurs, la stimulation occlusale est un facteur essentiel du maintien de l’intégrité structurale du ligament parodontal.
L’objectif de cette étude était de préciser si l’hypofonction est l’un des déterminants clés de l’apparition de résorptions radiculaires au cours des déplacements dentaires et si ces résorptions peuvent être prévenues par le rétablissement de la fonction occlusale.
48 rats ont été répartis de façon aléatoire en trois groupes de taille égale, un groupe contrôle et deux groupes expérimentaux : un groupe en hypofonction et un groupe avec rétablissement de la fonction occlusale. Dans le groupe en hypofonction, une coiffe métallique et un plan de morsure ont été scellés sur les incisives maxillaires et mandibulaires pour simuler une hypofonction occlusale. Dans le groupe avec rétablissement de la fonction occlusale, les dispositifs ont été retirés 7 semaines après leur utilisation, et les rats ont pu mordre pendant les 4 semaines suivantes. À l’âge de 16 semaines, les premières molaires supérieures ont été déplacées et après 0, 7, 14, et 21 jours les maxillaires ont été réséqués.
Les zones de résorption ont été évaluées morpho-histologiquement et un décompte des cellules positives à la phosphatase acide tartrate-résistante (TRAP) a été mené à la surface des racines. Ont également été étudiées les expressions du médiateur receptor activator of nuclear factor-kB ligand (RANKL), du facteur de croissance macrophage-colony stimulating factor (M-CSF), et l’immunohistochimie de l’interleukin (IL)-8.
Cette étude montre que la quantité de résorption radiculaire et le nombre de cellules TRAP-positives étaient significativement plus importants dans le groupe en hypofonction que dans le groupe contrôle et le groupe avec rétablissement de la fonction occlusale. En outre, une immunoréactivité à RANKL, M-CSF, et IL-8 a été détectée dans le ligament parodontal et à la surface des racines des rats du groupe en hypofonction.
Les auteurs concluent que l’hypofonction occlusale est l’un des facteurs essentiels de l’apparition de résorptions radiculaires et que ces résorptions peuvent être prévenues par le rétablissement de la fonction occlusale. Ils recommandent de limiter l’intensité des forces appliquées sur les dents en hypofonction et suggèrent de corriger précocement les inocclusions dentaires afin que les dents concernées recouvrent une fonction occlusale avant leur déplacement orthodontique par dispositif multi-attaches.
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