Prédicteurs morphologiques et démographiques de l’agénésie des troisièmes molaires : revue systématique de la littérature et méta-analyse

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°4 - 15 septembre 2015
Information dentaire
22% de la population mondiale présente l’agénésie d’au moins une dent de sagesse.

De nombreuses études se sont intéressées aux agénésies, cependant elles comportent le plus souvent de nombreux biais (population, méthode, faiblesse de l’échantillon) rendant leurs résultats inexploitables ou tout au mieux insuffisants pour tirer des recommandations générales. Cette méta-analyse associée à une revue systématique de la littérature a pour objectif d’analyser l’ensemble des publications sur le sujet afin d’en tirer des conclusions générales non biaisées. Pour ce faire, les auteurs ont analysé 1312 publications puis retenu 92 articles à inclure dans leur méta-analyse en fonction de critères spécifiques (agénésie objectivée par un cliché radiographique, patients âgés de plus de 11 ans…). À l’issue de ce travail rigoureux, il ressort que la prévalence mondiale des agénésies de la troisième molaire est de 22,6 % avec de fortes disparités selon les ethnies (prévalence la plus élevée pour les asiatiques à 29,7 % et la plus faible pour les africains à 5,7 %). La prévalence était proche pour les européens (21,6 %), les sud-américains (18,2 %) et les nord-américains (17,9 %). Il apparaît également que les femmes présentent légèrement plus d’agénésies que les hommes (14 % d’agénésies en plus) et que le taux d’agénésies de nos jours et très proche de ce qui a pu être observé dans les travaux archéologiques. Les agénésies au maxillaire sont plus fréquentes qu’à la mandibule (36 % d’agénésies en plus) et on retrouve plus souvent l’agénésie de 1 ou 2 molaires (8 % des individus) que de 3 ou 4 molaires (3 % des individus). L’implication de la génétique et de l’environnement dans l’agénésie des troisièmes molaires n’est pas bien comprise ; des mutations génétiques causant des agénésies ont été mises en évidence cependant ces dernières étaient toujours associées à des syndromes.
La question d’extraire ou non les dents de sagesse que ce soit dans le cadre de notre thérapeutique ou en fin de traitement est régulièrement posée, les résultats de cette étude peuvent donner des pistes diagnostiques ou thérapeutiques chez nos jeunes patients.

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