Le Postgraduate Européen en Parodontologie et Dentisterie Implantaire est un programme à temps plein d’une durée de trois ans accrédité au sein de l’Université de Paris. Il est partagé entre des vacations cliniques hospitalières hebdomadaires à l’hôpital Rothschild (AP-HP, Paris XIIe) et de la recherche clinique et épidémiologique au sein de la formation ou de la recherche fondamentale au sein du laboratoire du Pr Chaussain, EA 2496. Le programme comprend également des missions d’enseignements auprès d’étudiants de second cycle (travaux pratiques et enseignement dirigés). Les étudiants participent aussi à la formation continue à la demande de différentes associations.
Le 7 février dernier, après une introduction de la journée par le Pr Ariane Berdal, les cinq candidats postulants pour l’année 2020 ont brillamment exposé des cas cliniques complexes et multidisciplinaires chez des patients souffrant de différentes pathologies systémiques et étant atteints de maladies parodontales sévères nécessitant le plus souvent la pose chirurgicale d’implants dentaires. Laurent Detzen (France) a traité du rapport entre plan de traitement parodontal et obésité chez une patiente présentant un IMC de 30,8. Maha Bennani (Maroc) a abordé le rôle du stress chez une patiente de 52 ans atteinte de parodontite de stade 4, grade C, généralisée. Sabrine Fessi (Tunisie) a présenté le traitement parodontal d’une patiente à demande esthétique forte. Sarah Le Roch (France) a abordé le rôle du syndrome métabolique dans la décision thérapeutique chez une patiente atteinte de parodontite de stade 4, grade B, localisée aux sextants postérieurs. Enfin Zeineb Hamdi (Tunisie) a traité de la spécificité du traitement d’une patiente diabétique de type 2.
Chacun a ensuite exposé le fruit de ses trois années de recherche. Le Dr Zeineb Hamdi a présenté une étude soumise reposant sur l’analyse de plus de 35 000 sujets ayant participé à l’e-cohorte NutriNet-Santé, exposant clairement l’association entre le risque de parodontite sévère et la consommation concomitante de tabac et d’alcool. Le Dr Sabrine Fessi a quant à elle, abordé l’analyse préliminaire de l’incidence à 5 ans de l’hypertension au sein de la même cohorte et l’identification initiale du risque de parodontite sévère à l’aide d’un outil d’évaluation le PESS reposant sur un questionnaire validé.
Dans un tout autre registre, le Dr Sarah Le Roch a exposé une étude multicentrique nommée ESCAPE sur la reproductibilité de l’évaluation esthétique des recouvrements radiculaires au moyen de 3 scores différents. Quatorze centres européens ont participé à l’étude à l’aide d’un nouvel outil d’évaluation numérique (Le Roch et al. Journal of Clinical Periodontology, 2019). Le Dr Maha Bennani a exposé une méta-analyse sur la détection de la bactérie Porphyromonas gingivalis au sein d’une même famille et son risque de transmission (Bennani et al. Journal of Oral Microbiology, 2019). Enfin, le Dr Laurent Detzen a développé les premiers résultats du lien entre risque parodontal et nutrition. La cohorte Nutrinet-Santé a aussi servi pour l’analyse exploratoire des données qui sont encore aujourd’hui soumises à analyse.
Le jury a unanimement félicité les performances cliniques et scientifiques des candidats qui ont été récompensés de leurs efforts par l’obtention du diplôme de spécialité reconnu dans tous les pays d’Europe ayant validé la spécialité de parodontologie et celui de Postgraduate Européen en Parodontologie et Dentisterie Implantaire reconnu en France.
Le jury
Comme le veut la tradition et les recommandations de l’EFP, le jury était présidé par un représentant de la Fédération. Il s’agissait, pour la seconde et dernière année consécutive, du Pr Mariano Sanz, responsable du Postgraduate de l’Universidad Complutense de Madrid, en Espagne.
Le jury se composait ainsi :
– Pr Pierre Colon, chef de pôle du service d’odontologie de l’hôpital Rothschild (AP-HP)
– Pr Yves Boucher, vice-doyen de l’UFR d’Odontologie Paris Diderot et représentant de la doyenne
– Pr Bruno Tavernier, chef du département de prothèse et directeur du Diplôme Universitaire de Prothèse Implanto-Portée avec lequel le programme européen collabore activement.
Les autres membres, plus directement liés à l’enseignement du postgraduate, étaient le Pr Bouchard, directeur du programme, le Dr Francis Mora, co-directeur, ainsi que les Drs Rangé, Carra, Kerner et Maujean, représentant respectivement le parcours parodontologie du Master Santé, le CES de parodontologie, l’enseignement du 2e cycle et les enseignants du diplôme.
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