Cette journée a permis à trois candidats d’exposer leurs travaux cliniques et de recherche réalisés pendant les trois années que dure cette formation à temps plein. Avec succès, ils ont terminé ce cursus exigeant dans des circonstances inhabituelles liées à une soutenance dite « hybride », c’est-à-dire associant le distanciel et le présentiel. Ces conditions ont sans doute rendu la seconde « mi-temps » moins chaleureuse qu’à l’habitude, mais le déroulé des présentations et des questions s’est révélé d’un excellent niveau.
Le jury, rassemblé à Garancière dans le respect des consignes de distanciation sociale, était composé du vice-doyen de l’UFR, le Pr Yves Boucher ; du chef de service de l’hôpital Rothschild, le Pr Pierre Colon ; de la directrice du laboratoire UR 2496, vice-doyenne Recherche et présidente de la commission Recherche de la nouvelle Faculté de Santé de l’Université de Paris, le Pr Catherine Chaussain ; du chef du département des prothèses et directeur du Diplôme Universitaire de Prothèse Implanto-Portée avec lequel le Postgraduate européen collabore activement, le Pr Bruno Tavernier. Le diplôme était représenté par ses directeur et co-directeur, respectivement le Pr Philippe Bouchard et le Dr Francis Mora ; et ses enseignants, le Pr Hélène Rangé, le Dr Stéphane Kerner et le Dr Jacques Malet. À distance, en Israël et en Italie, se tenaient deux membres du jury : le Pr Lior Shapira, représentant de l’EFP et responsable du Postgraduate de l’Hebrew University-Hadassah School of Dental Medicine de Jérusalem, et le Dr Maria Clotilde Carra.
Lors d’une brève introduction, le Pr Bouchard a rendu hommage aux enseignants EFP et s’est réjoui de la ré-accréditation pour les huit prochaines années du programme Postgraduate de l’Université de Paris sous la direction du Pr Hélène Rangé et la codirection du Dr Maria Clotilde Carra. Les trois candidats ont ensuite brillamment exposé et argumenté des cas cliniques complexes et multidisciplinaires chez des patients atteints de maladies parodontales sévères, parfois aussi dans des contextes difficiles de comorbidités.
Le Dr Lauranne Jaumet a exposé le cas d’une patiente atteinte d’une parodontite stade 4, grade B généralisée nécessitant une prise en charge globale, passant par la gestion de son stress et de sa dépression. Le traitement parodontal complet suivi d’une réhabilitation implantaire a permis une amélioration de sa santé générale et de sa qualité de vie.
Le Dr Nicolas Blanc-Sylvestre a quant à lui présenté un plan de traitement multidisciplinaire réalisé chez un patient fumeur atteint d’une parodontite stade 4, grade C. Son traitement, centré sur l’arrêt du tabac, a mis en avant le bénéfice des entretiens motivationnels dans le cadre du tabagisme et l’efficacité de traitements conservateurs sur des dents à pronostic réservé.
Enfin, le Dr Sophie Maillard a discuté la prise en charge parodontale et implantaire d’une patiente obèse présentant une parodontite stade 4, grade C associée à un syndrome métabolique. Son exposé a pu révéler les difficultés rencontrées par cette patiente dans le traitement de son obésité et de sa maladie parodontale en période de crise sanitaire.
Elle a ensuite abordé les principaux résultats de son projet de recherche de doctorat en sciences biologiques (thèse d’Université) dirigée par le Pr Chaussain. La sclérostine, protéine sécrétée principalement par les ostéocytes, se révèle un puissant inhibiteur de la formation osseuse par l’inhibition de la voie de signalisation moléculaire Wnt. L’originalité de sa recherche (chez la souris) est de combiner la neutralisation de la sclérostine et l’ingénierie tissulaire comme nouvelle stratégie pour promouvoir la régénération osseuse cranio-faciale.
Lauranne Jaumet, dirigée quant à elle par le Dr Carra, a exposé les résultats d’une étude épidémiologique reposant sur l’analyse de l’e-cohorte Nutrinet santé (3 000 sujets, questionnaires sur internet). Le travail met en lumière une association entre le risque de parodontite sévère et la qualité de vie liée à la santé orale. L’impact de différents facteurs socio-économiques, habitudes de vie et santé générale sur la qualité de vie du patient a également été mis en évidence.
Le Dr Nicolas Blanc-Sylvestre a, lui, développé la première partie de son doctorat (thèse d’Université) dirigé par le Pr Claire Bardet au sein du laboratoire UR2496. Sa revue de la littérature sur les différents modèles animaux utilisés en implantologie permet de comparer les avantages et inconvénients de chaque modèle, et soulève la question du remplacement progressif des modèles animaux par des études in vitro et in silico.
En clôturant cette journée éprouvante pour les candidats en raison du feu nourri des questions, le jury a unanimement félicité l’ensemble des performances cliniques et scientifiques. Enfin, c’est avec émotion que le Pr Bouchard a conclu en remerciant le Dr Francis Mora de ce compagnonnage de quinze années qui leur a permis d’obtenir le label EFP pour une formation de 3e cycle née il y a plusieurs décennies à Garancière, de l’avoir fait vivre et briller au-delà de l’Hexagone puis de la confier aujourd’hui à leurs successeurs, Hélène Rangé et Maria Clotilde Carra.
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