Ce nouvel exercice conservateur qui apparaît à la fin du XVIIIe siècle oblige à adopter de nouvelles habitudes, à pratiquer de nouvelles techniques. Il faut en effet nettoyer, cureter, obturer les dents avec une toute nouvelle instrumentation. Cette dentisterie conservatrice exigeante s’effectue dorénavant sur un fauteuil spécifique, avec des meubles de rangement pour instruments, des crachoirs, des éclairages efficaces. Tout cela participe, durant la première moitié du XIXe siècle, à la sédentarisation progressive de toute la profession.
Des fraises manuelles peu efficaces
Cependant, les praticiens ont de grandes difficultés pour préparer des cavités dans les tissus durs des dents du fait de la faible efficacité des fraises manuelles en acier (ces fraises boules seront taillées à la main jusqu’en 1881 et souvent réaffûtées plusieurs fois).
Une instrumentation dynamique plus efficace
Bientôt les tours à pédale
Ce célèbre coutelier parisien domine complètement la fabrication d’un arbre de transmission à vis d’Archimède spécialement efficace. Cependant, tous ces porte-fraises demandent à être maniés en bouche à main levée, nécessitant les deux mains pour les activer, sans réel point d’appui, donc d’un emploi difficile. Seuls certains instruments comme le porte-fraises de de Hickleys (fig. 10), avec rappel automatique de l’entraînement, peuvent être utilisés d’une seule main, l’autre tenant le miroir. Cette génération de porte-fraises est suivie tout d’abord par des instruments à entraînement de type mouvement d’horlogerie, avec remontage d’un ressort, comme l’Erado d’Harrington (1864), puis par les premiers porte-fraises électriques comme ceux de George F. Green (1868) et de Gustave Trouvé (1888), malheureusement de trop faible puissance. Ces différents instruments sont vite supplantés par les premiers tours à pédale comme celui de James Morrison (1871), équipé de son porte-fraises animé d’une forte puissance capable d’attaquer les tissus durs des dents.
Ce concept d’utilisation d’un porte-instruments rotatifs est une autre véritable révolution pour l’Art dentaire. C’est l’usage des premiers instruments dynamiques dans la profession. Instrumentation dynamique qui est toujours à la base de tout notre exercice actuel.
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