Une étude de Santé publique France (SPF), menée sur la période 2016-2019, met en lumière l’impact alarmant de la pollution de l’air sur la santé et l’économie en France hexagonale.
Elle confirme qu’au-delà de la mortalité (40 000 décès chaque année selon les données publiées par l’Agence en 2021), l’exposition prolongée aux particules fines (PM 2,5 soit des particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres) et au dioxyde d’azote (NO2) favorise le développement de maladies chroniques respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques.
Selon l’étude publiée le 29 janvier, entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et 40 000 cas annuels) et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (4 000 à 78 000 cas) sont directement attribuables à la pollution de l’air ambiant d’origine humaine. Parmi les pathologies concernées figurent l’asthme, le cancer du poumon, l’infarctus du myocarde, l’AVC et le diabète de type 2.
Si les concentrations de PM2,5 et de NO2 respectaient les valeurs guides de l’OMS, 75 % des cas liés aux PM2,5 et 50 % de ceux liés au NO2 pourraient être évités. Par exemple, la seule conformité aux recommandations pour les PM2,5 permettrait d’épargner près de 30 000 nouveaux cas d’asthme infantile chaque année.
Fardeau financier
« Ces résultats confortent la nécessité d’intensifier encore les mesures de réduction de la pollution atmosphérique », souligne Caroline Semaille, directrice générale de SPF. Déjà, depuis le début des années 90, les émissions de ces deux polluants ont été réduites de 60 %.
L’exposition à la pollution de l’air engendre également un fardeau économique considérable. L’étude estime son coût annuel à 12,9 milliards d’euros pour les PM2,5 (près de 200 € par habitant) et 3,8 milliards pour le NO2 (59 € par habitant). Respecter les normes de l’OMS permettrait de réduire ces coûts respectivement à 9,6 et 1,7 milliards d’euros.
Dans le cadre du programme « Un air pur pour l’Europe », l’Union européenne vise à aligner progressivement ses normes sur celles de l’OMS.
Commentaires