SDI
Autant vous le dire tout de suite, votre serviteur n’était pas un grand adepte des techniques d’éclaircissement. Mais partant du vieil adage qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, c’est avec enthousiasme que nous avons débuté ce test avec Polanight. En fait, ma conversion est un peu antérieure : assistant à une conférence conduite avec son brio habituel par celui qui est notre spécialiste incontournable en matériaux (vous l’aurez reconnu), il a eu cette phrase qui fut pour moi un déclic : « Vous n’avez pas le droit de ne pas faire profiter vos patients d’un éclaircissement dentaire ! »
Et il a raison. Il faut dépasser des réticences issues d’expériences plus ou moins abouties : ça ne marche pas, ça entraîne des hypersensibilités, il faut du matériel en plus, etc.
Eh bien non, le protocole proposé par Polanight est très simple ; il suffit de fabriquer deux gouttières thermoformées pour recevoir un gel de peroxyde de carbamide à 10 %, ce qui est considéré désormais comme la concentration idéale sur le plan du rapport bénéfice (qualité de l’éclaircissement obtenu)/risque (hypersensibilités).
Rien de très nouveau certes, mais des résultats très intéressants sur tous les sujets testés. Il convient cependant de bien respecter le protocole proposé par le fabricant qui indique de commencer par des applications de courte durée (moins d’une heure). Il n’a pas été rapporté dans ces conditions d’hypersensibilités trop prononcées ; chez la plupart des sujets testés, il n’a pas été franchement nécessaire d’utiliser un dentifrice désensibilisant.
Selon les saturations de départ, une quinzaine de jours en moyenne ont été nécessaires pour obtenir un résultat satisfaisant, soit de 10 à 15 seringues.
D’après les utilisateurs, le produit est un peu fluide et la seringue, une fois ouverte, ne peut être plus être rebouchée de manière étanche, ce qui peut constituer un inconvénient. Le taux de satisfaction des patients testés atteint presque 90 %, les non-satisfaits trouvant que le résultat est insuffisant même quand on leur démontre qu’il y a vraiment eu un éclaircissement significatif ! On touche ici au subjectif… C’est pourquoi l’intervenant précité recommande de conserver une approche très médicale de l’éclaircissement pour éviter, autant que faire se peut, d’entrer dans une relation consumériste avec son patient. Contrairement à un dogme bien ancré, il est hors de propos de refuser un traitement aux gros buveurs de café ou aux fumeurs impénitents, il suffit simplement de les inciter à une certaine modération juste après les phases d’application. Il est alors certain qu’en respectant précisément un protocole d’utilisation dans un cadre médicalisé, l’éclaircissement s’inscrit parfaitement dans une démarche thérapeutique qui vise à limiter les actes invasifs au maximum, pour une dentisterie raisonnée au service de nos patients.
F.C
Grâce à une équipe de 40 praticiens répartis dans toute la France, représentatifs de la diversité des pratiques cliniques, L’Information Dentaire teste plus de 50 produits par an en toute indépendance.
La Rédaction assurant l’interface avec les fournisseurs, les évaluateurs peuvent mener l’essai en toute autonomie et délivrer ainsi une évaluation libre de toute pression commerciale.
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