Plus d’un chirurgien-dentiste sur deux (57 %) n’a jamais entendu parler de télédentisterie et ne sait pas ce que recouvre ce terme (TD), montre une enquête menée sur l’ensemble du territoire du 10 novembre au 13 décembre 2020 et publiée dans la revue « Digital Health » le 7 mars.
L’étude s’appuie sur un questionnaire adressé par l’Ordre national des chirurgiens-dentistes aux 42 464 praticiens. Il comprenait 36 questions : profil général, connaissances générales de la télémédecine et de ses possibilités, familiarité avec la réglementation en vigueur et formations suivies. 5 056 y ont répondu.
Parmi ceux qui connaissent la TD, la totalité savent précisément ce que recouvre la téléconsultation, mais les autres activités de télémédecine comme la régulation des urgences (88,6 %), la téléassistance (74,3%), la télésurveillance (72,1 %), et la téléexpertise (le recours à un confrère ou autre professionnel de santé) (45,1 %) sont moins bien comprises.
Au quotidien, 39,3 % effectuent au moins un acte de TD dans leur cabinet dont 34,6 % entre 5 et 20 actes. Les deux types d’activités les plus pratiquées sont les appels d’urgence à 23,9 % mais surtout la téléconsultation à 27,9 %. Logique, l’enquête a été réalisée après que les cabinets dentaires ont fermé lors du premier confinement en avril et mai 2020, période au cours de laquelle la téléconsultation a été mise en place par la profession et donc pratiqué activement.
Une majorité (55,3 %) des dentistes ayant déjà pratiqué la TD sont satisfaits de leur expérience et 69 % estiment que la TD est une solution pertinente pour améliorer l’accès aux soins dentaires contre 63 % de ceux qui n’y ont jamais eu recours.
Concernant la formation, trois-quarts répondants (77 %) déclarent qu’ils sont intéressés par suivre un module de formation (à 60 % en ligne). Aujourd’hui, seuls 1,5 % des confrères et consoeurs ont déclaré avoir suivi une formation durant leurs études universitaires qu’ils estiment d’ailleurs insuffisante (75 %). Enfin, neufs praticiens sur dix (90,5 %) n’ont aucune connaissance de la réglementation de la télémédecine à 90,5 %.
« L’impossibilité pour les chirurgiens-dentistes d’être rémunérés par l’assurance maladie a pu jusqu’à présent rendre difficile la mise en place et le développement de la télé-dentisterie », estime l’étude qui constate également un besoin important d’éducation et de formation. « Il est peut-être nécessaire à l’avenir de s’assurer que tous les acteurs du domaine de la dentisterie travaillent ensemble pour améliorer ces deux sujets ».
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