C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la disparition, il y a quelques jours, d’un grand nom du monde dentaire, qui nous a quittés dans sa 80e année. Discrètement, comme il l’aura été dans son rôle de meneur d’équipes dans ses différentes entreprises. Et pourtant, il aura fortement marqué le monde dentaire, et plus particulièrement celui de la Parodontie française.
En 1976, Pierre Dudognon crée Médicadent, puis, quelques années plus tard, Pharmadent. Professionnel pétri d’éthique, d’une intégrité et d’une grande humanité, il aura su tisser des liens forts de confiance réciproque entre Médicadent et les praticiens, les laboratoires qui confiaient leurs produits et, bien sûr, les membres de son équipe de visiteurs et ses deux bras droits, Maryvonne Marchal et Geneviève Poquet. Médicadent a été un précurseur et un leader dans de nombreux domaines au fur et à mesure de ses quelque vingt-cinq ans d’existence et de l’évolution des traitements des parodontites. D’abord avec les produits Butler, entreprise américaine – aujourd’hui Gum -, il aura introduit le brossage interdentaire, ce qui permit à cette marque d’être leader sur ce créneau. Ce fut aussi les membranes non résorbables Gore avec la régénération parodontale et préimplantaire, les membranes résorbables Guidor, Geistlich avec le Bio-Oss, Emdogain pour la régénération parodontale, Laboral et l’identification bactérienne par culture anaérobie, la gamme Halita qui fut le premier traitement médical de la mauvaise haleine. Médicadent participa aussi à la promotion de Clamoxyl, Augmentin, Advil, Apranax, Dynexan. Enfin, Pierre Dudognon eut l’idée lumineuse de créer un bain de bouche à la chlorhexidine sans alcool et ce fut Paroex qui a aujourd’hui un succès mondial.
Après qu’il ait vendu Médicadent, j’ai eu l’occasion de visiter avec lui l’IDS et de lui faire découvrir Curaden qu’il introduisit en France. Je me souviens de déjeuners réguliers où nous parlions de tout, sauf de dents, de Carcassonne, d’une corrida à cheval à la Feria de Valence, d’un séjour à Barcelone avant le lancement d’Halita. Je le remercie de la confiance qu’il m’aura témoignée en me demandant de participer à la formation parodontale du réseau de visiteurs médicaux.
Mes pensées émues vont d’abord à son épouse, Mary-Ann, et à leurs 2 enfants, à ses deux bras droits, Maryvonne disparue récemment et Geneviève qui m’a parlé, avec beaucoup d’émotion, d’une « belle aventure », et à ses nombreux collaborateurs, et je pense particulièrement à Odile, Philippe et Gilles, qui sont encore dans le monde dentaire et que je croise régulièrement dans les congrès.
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