« Bien qu’en léger progrès depuis 10 ans, le recours au cabinet dentaire des personnes diabétiques reste très insuffisant », déplorent l’URPS chirurgiens-dentistes des Pays-de-la-Loire et l’UFSBD. Les deux instances ont réalisé, en 2019, en partenariat avec l’Observatoire régional de santé (ORS) des Pays-de-la-Loire, une étude sur le taux de recours au cabinet dentaire des personnes diabétiques.
Publiée le 10 novembre, cette étude s’appuie sur un échantillon de 1153 personnes traitées par antidiabétiques dans la région. Seuls 41,2 % d’entre elles ont eu une consultation dans un cabinet dentaire de ville en 2018, consultation annuelle que recommande la HAS (activité libérale et activité salariée en centres de santé, en centres mutualistes, en consultations externes,…).
C’est bien pire si l’on prend en compte trois années successives (2015-2018). Les Ligériens ayant eu une visite chaque année ne sont plus alors que 15,7 %. « De plus, remarque l’URPS, ces parcours satisfaisants étaient, dans la très grande majorité des cas, constitués d’au moins un soin curatif parmi chirurgie dentaire, soin de reconstitution des dents et prothèse fixe ou amovible (92 %) ». Un tiers de l’échantillon (33 %) n’a eu aucun recours en trois ans (contre 29,7 % en population générale).
Renforcer la formation des chirurgiens-dentistes
Le taux de non recours au cabinet dentaire au cours de trois années consécutives augmente avec l’âge, passant de 23 % chez les diabétiques âgés de 5 à 19 ans à 46 % chez les personnes âgées de 75 ans et plus. Et lorsqu’elles résident en Ehpad, moins de 5 % des personnes diabétiques ont un parcours dentaire satisfaisant.
Plusieurs critères sont notoirement défavorables à un bon parcours de soins : bénéficier de la CMU-C ou de l’ACS, habiter dans une commune très défavorisée ainsi que le manque de proximité et la disponibilité des chirurgiens-dentistes. En revanche, le nombre de consultations annuelles avec un médecin généraliste à une incidence positive. « Les personnes diabétiques ayant consulté 4 à 6 fois leur médecin généraliste en 2016, et plus encore celles l’ayant consulté au moins 7 fois, ont des probabilités supérieures d’avoir un parcours dentaire satisfaisant », souligne l’étude.
Pour améliorer la situation, l’étude suggère donc, au-delà de la prise en charge de certains actes dentaires dans le cadre de l’ALD diabète (coiffage pulpaire, bilan parodontal) depuis avril 2019 (RAC 0), d’amplifier les dispositifs d’aide à l’installation ou au maintien des chirurgiens-dentistes dans des zones très sous dotées, de renforcer la formation des médecins généralistes et des chirurgiens-dentistes au suivi des personnes diabétiques et enfin, d’assurer une meilleure coordination entre les deux professions, « à travers par exemple, les maisons de santé pluridisciplinaires ou les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) »
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