Plus que jamais, les Français réaffirment leur attachement au modèle de protection sociale et au système de santé, montre le « Baromètre d’opinion » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié le 4 mai sur la base d’un échantillon représentatif de 4 002 personnes interrogées en face à face fin 2020 soit, en pleine pandémie, juste après le premier confinement et l’instauration des mesures du « quoi qu’il en coûte ».
« Il n’y a pas de raison de limiter les dépenses de santé car la santé n’a pas de prix », estiment ainsi 72 % des Français. Il est normal que l’on dépense plus pour la santé (77 %) tandis que 64 % pensent « qu’il est plus important de maintenir au niveau actuel les prestations et remboursements d’assurance maladie que de réduire le déficit de la Sécurité sociale ». Ce dernier avis était partagé par 61 % des Français en 2019 (même échantillon de la Drees) et 53 % en 2015.
« Cette hausse est davantage marquée pour les personnes âgées de 30 à 49 ans, les employés et les indépendants », souligne le service des statistiques du ministère de la Santé. Qui note également que « les jeunes et les familles monoparentales soutiennent davantage un renforcement de l’État providence et un niveau de protection sociale important que les autres catégories de population ».
Limiter les tarifs des professionnels de santé
Malgré ce soutien important à l’égard du système de soins, 61 % des personnes interrogées jugent tout de même que la Sécurité sociale coûte trop cher à la société. « Cette proportion est en hausse sensible fin 2020 (+5 points par rapport à 2019), après une baisse prononcée de 2014 à 2018 (de 68 % à 56 %), indique l’étude. Elles sont aussi 79 % à déclarer que si les dépenses de santé sont trop élevées c’est parce que le système n’est pas bien géré. Mais alors, demande la Drees, quelles mesures faudrait-il prendre pour réduire le déficit de la Sécu ? Réponses quasi unanimes (80 %) : limiter les tarifs des professionnels de santé et taxer davantage les fabricants de médicaments.
« Les enquêtés sont de plus en plus favorables à ce que certaines tâches, comme le renouvellement d’ordonnances, puissent être pratiquées par les infirmiers et pharmaciens à la place des médecins, constate encore l’étude. 78 % approuvent cette idée en 2020 alors qu’ils n’étaient que 63 % en 2015 ». Limiter les remboursements, augmenter les cotisations ou réduire la prise en charge des maladies de longue durée, sont, à l’inverse, des mesures qui ne font pas recettes (respectivement 37, 16 et 14 %).
Commentaires