L’Information Dentaire : Expliquez-nous ce qu’est l’Activité physique et sportive adaptée à la santé (APAS) ?
Xavier Azaïs : L’activité physique, lorsqu’elle est adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient, constitue, en complément des traitements traditionnels, une thérapeutique reconnue et validée scientifiquement, efficace, accessible à tous, gratuite. Bouger, même un peu, c’est diminuer quasi instantanément son stress, son anxiété, contrôler son poids, son cholestérol, sa glycémie, renforcer son ossature ou combattre la fatigue des traitements médicamenteux… Bref, c’est aller mieux ! Et c’est aussi de la prévention puisque l’activité physique permet d’éviter ou de retarder l’apparition de multiples pathologies. Nous encourageons donc la prescription de l’activité physique par les médecins en tant que traitement à part entière depuis 2013. Preuve de son efficacité, cette pratique nord-américaine développée dans les années 70 a été introduite dans le Code de la santé publique par la loi dite de
« Modernisation de la santé » en 2016. C’est ce que l’on appelle le « sport sur ordonnance » qui s’adresse aux patients pris en charge en ALD (Affection de Longue Durée). Cela concerne 10 à 11 millions de malades atteints de pathologies chroniques parfois très lourdes comme le cancer, les cardiopathies, les maladies neurologiques ou l’insuffisance respiratoire.
id : Vous voulez donc mettre tous ces malades au sport ?
X.A. : Pour certains peut-être, mais le sport tel qu’on l’entend communément n’est pas l’objet principal de l’APAS. Les patients concernés, souvent en surpoids, parfois en dépression ou désocialisés du fait de leurs pathologies, ne sont pas nécessairement à l’aise avec leur corps. Nous n’allons pas leur demander de prendre un abonnement dans une salle de sport. Nous parlons ici d’activité sportive adaptée à la santé de chacun. On ne prend pas un médicament sans adapter sa posologie aux critères physiologiques du patient. C’est la même chose. L’activité physique inclut tous les mouvements corporels. Les tâches ménagères, le bricolage, la marche à pied, le jardinage ou la danse de salon en font partie.
id : Pourquoi les Laboratoires Pierre Fabre se sont-ils engagés dans cette démarche ?
X.A. : La mission de Pierre Fabre, initiée par son fondateur, c’est de « prendre soin de l’homme dans sa globalité ». Nous devons donc aller au-delà des produits de santé, de bien-être et de beauté. Nous y sommes. Notre entreprise a une image sportive liée à sa culture interne historique : le sport est appréhendé comme un fondement de la cohésion sociale au sein du groupe. Activité physique et activité sociale vont souvent de pair. L’Association Sportive Pierre Fabre (ASPV) met à disposition des collaborateurs de multiples infrastructures et nous encourageons en interne la pratique du sport. Et, notre entreprise est le partenaire principal du Castres Olympique, club de rugby du TOP 14.
id : Les médecins sont-ils sensibles à cette approche APAS ?
X.A. : Sur le fond, bien entendu. Mais ils prescrivent rarement ces activités. Le plus souvent par manque de temps. Une consultation moyenne en France s’étale sur 8 à 9 minutes. Pour prescrire correctement une activité physique, il faut, faire un bilan santé et physique du patient. Cela nécessite au moins 20 minutes… C’est un acte non coté et l’activité physique n’est pas remboursée… Cela dit, certaines villes, comme Strasbourg ou Bayonne, la prennent déjà en charge et le Gouvernement a fait part de sa volonté de faire du sport un outil de prévention en remboursant les APAS. Les choses évoluent dans le bon sens.
id : Comment encouragez-vous les médecins à prescrire l’APAS ?
X.A. : Nous proposons des livrets qui permettent d’établir le bilan de santé des patients, de mesurer leur état de forme et de suivre les résultats de l’activité physique dans le temps. Nous avons aussi lancé début 2017 un nouvelle appli santé baptisée « FeelCaps » destinée aux patients chroniques. Proposée gratuitement par le médecin, elle les aide à mieux comprendre l’enjeu d’une pratique d’activité physique régulière pour leur santé selon leur pathologie : diabète, troubles urinaires, cancer et bientôt tabagisme. C’est aussi une aide à la motivation. Parce que reprendre une activité sportive ne va pas de soi.
id : Les chirurgiens-dentistes pourraient-ils être inclus dans ce dispositif ?
X.A. : Pourquoi pas ? Comme tous professionnels de santé, ils ont un rôle essentiel auprès de leurs patients, chroniques notamment, dans le domaine de la prévention. Leur implication est nécessaire puisque l’on connaît bien maintenant les relations entre une mauvaise hygiène bucco-dentaire, les problèmes parodontaux et plusieurs maladies systémiques. Egalement acteurs de prévention sur le tabac, ils pourraient ajouter quelques conseils sur l’activité physique. Cela demande un peu de temps et, là aussi, si l’on veut que cela fonctionne, ce volet prévention devra entrer dans la nomenclature.
Inscription sur www.dentalruncare.fr et www.pierrefabreoralcare-services.fr.
Inscription sur www.dentalruncare.fr
et www.pierrefabreoralcare-services.fr.
Le Dental Run Care, c’est quoi ?
C’est un footing de 5 km, dans Paris, organisé par Pierre Fabre Oral Care, le 1er décembre prochain au matin, à 6h30, à l’ADF. Objectifs : mettre en avant la relation étroite qui existe entre sport, santé humaine en générale et santé bucco-dentaire en particulier et soutenir l’association Handident Hauts-de-France dont la mission est de favoriser l’accès aux soins bucco-dentaires des personnes en situation de handicap, quel que soit leur handicap.
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