Partie 3 : Courir pour renforcer l’image de la profession

L’Information Dentaire : Quel type de coureur à pied êtes-vous ?

Philippe Levy : J’ai fait beaucoup de sport dans ma jeunesse. Aujourd’hui, à plus de 50 ans, je me suis assagi. Je cours environ une heure par semaine, 10 km à mon rythme, sans forcer. Je préserve mes articulations ! Je le fais pour m’entretenir, me détendre. Il n’est pas question de performances.

id : Pourquoi vous êtes-vous inscrit au Dental Run Care ?
P.L. : En premier lieu pour soutenir Handident. Ce que réalise cette association pour rendre les soins dentaires accessibles aux handicapés est formidable. Je ne fais pas partie du réseau, mais nous accueillons au cabinet quelques patients en fauteuil. Il faut dire que je suis sensible à cette dimension altruiste puisque j’ai moi-même fondé une association « Pour sourire » dont le but est d’apporter des soins dentaires aux populations défavorisées. Nous rentrons tout juste d’une mission en Mongolie.

id : Quelle relation faites-vous entre la course à pied et la santé bucco-dentaire ?
P.L. : Je n’ai pas d’exemple précis en tête d’un patient qui soit venu au cabinet pour soigner une tendinite. En revanche, nous avons fréquemment des patients envoyés par des cardiologues ou des kinés qui viennent passer un bilan dentaire. Voici plus de vingt ans que j’exerce, c’est un phénomène nouveau. Ce que nous savons, nous dentistes, depuis longtemps, sur les liens entre foyers infectieux parodontaux et des pathologies comme le diabète, certaines cardiopathies ou des problèmes respiratoires, est de plus en plus pris en compte par les professionnels de santé. Ainsi, nous devenons des acteurs de la santé globale de nos patients. C’est cette image de la profession qu’il faut faire prospérer pour remplacer celle, préconçue, de
« marchands de prothèses » qu’on nous associe trop souvent.

id : Avez-vous parlé du Dental Run Care à vos confrères ?
P.L. : Oui, j’ai relayé l’invitation au réseau de dentistes que je connais à travers mon association. J’espère que nous serons nombreux. Ce sera sympa ! 5 km, c’est un petit footing ou un grand échauffement, comme on voudra… Courir tôt le matin va nous mettre en forme pour la journée. Et puis c’est un événement qui sort de l’ordinaire, du train-train qui s’installe parfois à l’ADF.

« Nous devons tous être prévento-conscients »

L’Information Dentaire : Pour vous, le running, c’est une simple détente ou un peu plus que cela ?
Jean-Pierre Tabet : Disons que je suis un passionné… et que je me régale ! Cela fait vingt ans que je cours, pour évacuer le stress de mes journées, mais surtout pour le plaisir. Je cours beaucoup. J’ai à mon actif une vingtaine de marathons, quelques trails, des courses de plus de 100 km, et en 2007, j’ai bouclé le Marathon des Sables (221 km en 6 étapes dans le désert marocain). C’est presque une addiction, en tout cas un plaisir immense. Quelle euphorie de franchir la ligne après plus de 100 km. Ces derniers mois, je courais moins, mais ça y est, je recommence à m’entraîner. Et le 2 décembre, je cours la « SaintéLyon », une course de plus de 60 km, de nuit, entre Saint-Etienne et Lyon.

id : Mais le 2 décembre, ce sera le lendemain du Dental Run Care auquel vous participez ?
J-P.T. : Oui, mais ce n’est que 5 km. Ce sera une excellente préparation. Tous les plans d’entraînement l’indiquent : la veille d’une course longue distance, il faut effectuer un footing léger. Ce sera donc idéal.

id : Pourquoi courrez-vous le Dental Run Care ?
J-P.T. : Pour la solidarité, apporter ma contribution à l’association Handident. Ils font un travail incroyable. Travail dont je mesure la difficulté. Nous avons à côté du cabinet un centre de vie pour malades de la sclérose en plaque. Nous en soignons beaucoup qui sont en fauteuil roulant.

id : Pierre Fabre Oral Care, veut aussi mettre en avant la relation étroite qui existe entre la bonne santé de la sphère bucco-dentaire et la santé en générale. Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
J-P.T. : Le lien est évident. J’ai entendu notre coach pour cette course, Mehdi Baala, évoquer la disparition d’une tendinite après des soins dentaires. Ça ne me surprend pas. Moi-même, avant de prendre le départ d’une course longue, je me fais faire un dépistage et les soins indispensables. En 2007, deux mois avant le départ du Marathon des sables, un confrère a traité l’une de mes molaires, je crois avoir évité bien des pépins physiques. La relation de cause à effet entre la santé bucco-dentaire et l’état de santé général est de mieux en mieux connue par l’ensemble du corps médical. Il faut s’en féliciter. Il ne se passe pas un mois sans que je fasse au moins un bilan pour un sportif, pour une chirurgie articulaire ou pour un patient envoyé par un cardiologue.

id : Vous voyez-vous en sentinelle, en premier acteur de la prévention ?
J-P.T. : Je suis totalement prévento-conscient et la profession l’est de plus en plus il me semble. J’insiste beaucoup avec les patients sur cet aspect prévention. Nous avons un rôle important à jouer de ce point de vue, il mériterait d’être mieux reconnu. Nous, chirurgiens-dentistes, devons collectivement mettre en avant notre implication dans la prévention et nous imposer comme acteurs de la santé publique à part entière. Cette course peut aussi servir à cela. J’invite tout le monde à y participer.

Inscription sur www.dentalruncare.fr
et www.pierrefabreoralcare-services.fr.