En 2019, avant la crise sanitaire donc, la consommation de soins dentaires (consultations, soins prothétiques, prothèses, détartrage, etc.) s’élève à 11,78 milliards d’euros soit + 2,5 % sur un an après + 1,4 % en 2018, indique la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son un bilan détaillé des « Dépenses de santé » publié le 15 septembre.
« Cette accélération combine une très nette expansion des volumes (+ 3,4 % après + 0,8 % en 2018) et un repli des prix (- 0,9 % après + 0,7% en 2018) », souligne la Drees. C’est l’effet RAC 0. La revalorisation des tarifs des soins conservateurs, facteur de hausse des prix, est largement compensée par le plafonnement d’une partie des prothèses dentaires, facteur de baisse des prix.
Et le dynamisme des volumes « s’explique par une baisse du non-recours aux soins dentaires », estime la Drees. Autrement dit, la baisse des prix des prothèses à pousser beaucoup de Français à se faire soigner. Quitte à assumer une partie des frais. Le paradoxe est là. Malgré la réforme, le reste à charge en dentaire progresse. Il atteint 21,1% en 2019 contre 20,2% en 2018 (+1,1 %).
La hausse des tarifs des soins conservateurs s’est accompagnée d’une hausse de la prise en charge de la Sécurité sociale de 3,8 % en 2019. « A consommation inchangée, cette hausse aurait été un facteur de baisse du reste à charge », selon la Drees. Sauf que le plafonnement des prothèses dentaires a eu « un effet d’aubaine pour les organismes complémentaires ».« Les prestations qu’elles reversent à leurs assurés à ce titre sont affectées à la baisse. Pour les ménages non assurés ou assurés avec des garanties complémentaires faibles en dentaire, le plafonnement de certains soins prothétiques rendrait le soin financièrement accessible, tout en induisant une hausse du RAC ». Le poids des soins prothétiques par rapport aux soins conservateurs dans les prestations des complémentaire explique ainsi que les prestations versées par les complémentaire diminuent en 2019 de 1,4 %.
Plus largement, la consommation de soins et de biens médicaux s’élève à 208 milliards d’euros en 2019, soit 3 102 euros par habitant, en hausse de 2,1 % par rapport à 2018. Le reste à charge des patients s’élève à 213 euros par an, soit 6,9 % de la dépense contre 7,1 % en 2018 (- 0,2).
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