Les apnées obstructives du sommeil (AOS) chez l’enfant, si elles ne sont pas traitées, peuvent perturber sa croissance et son développement neurocognitif, et entraîner des troubles cardiovasculaires. Il n’existe pas actuellement de consensus sur le meilleur traitement des AOS pédiatriques.
L’objectif de cette revue de littérature était d’évaluer l’efficacité des orthèses d’avancement mandibulaire (OAM) pour le traitement des apnées obstructives du sommeil chez l’enfant.
Les auteurs ont interrogé de façon systématique plusieurs bases de données électroniques (The Cochrane Database, EMBASE, Healthstar, MEDLINE, PubMed). Ils ont mené un examen limité de la littérature grise (Google Scholar) et parcouru manuellement les revues non accessibles en ligne.
Un bibliothécaire des sciences de la santé a aidé à la sélection des mots-clés du MeSH (Medical Subject Headings) et à la combinaison des mots-clés avec les troncatures pour tenir compte des écarts de terminologie contrôlée qui pourraient exister entre les différentes bases de données. Les seules études recherchées étaient celles consacrées aux effets des OAM dans l’AOS de l’enfant.
Seuls 4 articles ont été retenus après application de tous les critères d’inclusion. Les études sélectionnées étaient des études rétrospectives, à l’exception de l’une d’entre elles qui était un quasi-essai clinique randomisé. Les 4 études ont été jugées à risque de biais élevé (grille d’analyse des risques de biais de la Cochrane Collaboration).
D’après les données limitées disponibles, l’utilisation des OAM dans l’AOS de l’enfant pourrait améliorer l’index d’apnées-hypopnées (IAH).
Cependant, une complète normalisation des scores de l’IAH n’a pu être démontrée.
Les divergences d’approches méthodologiques et de recueil des données ont empêché toute comparaison statistique chiffrée. Les études pèchent essentiellement par l’absence de groupes contrôle, la taille restreinte des échantillons, le manque de randomisation et des résultats à court terme. Également, la détermination des scores de l’IAH aurait dû être faite sans que les OAM soient en bouche.
Sur la base des éléments restreints actuellement disponibles, l’utilisation d’OAM semble améliorer à court terme l’index d’apnées-hypopnées (IAH). Il n’est pas possible de conclure que les OAM sont efficaces dans le traitement des AOS pédiatriques. Des évaluations à moyen et long termes demeurent nécessaires. Dans les cas où une rétrognathie mandibulaire est identifiée comme le facteur étiologique de l’AOS, ces études à plus long terme permettraient d’évaluer le retentissement des changements dento-squelettiques obtenus par le port prolongé des OAM.
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