Kerr
La dernière déclinaison de l’adhésif Optibond de Kerr se nomme XTR ; il est présenté comme le produit tous terrains, compatible avec tous les supports tels que la zircone, les céramiques de tous types y compris les disilicates, et ce sans qu’il soit nécessaire d’appliquer un primer.
Optibond XTR demeure néanmoins un adhésif de type SAM2 : il se présente en 2 flacons, un primer donc, qui contient classiquement un agent de mordançage, destiné à la préparation des surfaces dentaires, et un adhésif, lui-même fortement chargé, ce qui, semble-t-il, lui conférerait une valeur d’adhésion parmi les plus élevées du marché.
Ce qui est nouveau et donc intéressant concernant ce produit, réside dans le fait que l’on peut effectivement l’utiliser dans toutes les procédures d’assemblage que nous pratiquons quotidiennement : que ce soit pour la réalisation d’obturations composites classiques, pour lesquelles il faut suivre le protocole usuel des SAM, mais aussi pour l’assemblage de toutes pièces en n’importe quel matériau sur n’importe quel support. L’assemblage d’une couronne en vitrocéramique sur un moignon zircone, par exemple, nécessite simplement un traitement de l’intrados de la pièce par un acide fluorhydrique (ou équivalent), puis tout simplement l’application de l’adhésif (flacon 2) sur la surface à assembler : pas de silane, pas de primer !
Et ça fonctionne plutôt bien, pour l’avoir essayé avec les deux colles d’assemblage les plus connues du segment (de marques concurrentes certes, mais comme le produit est présenté comme tous terrains, allons-y gaiement !). Les essais « in vitro » sur modèles ont été également très satisfaisants. Alors, bien sûr, j’entends déjà d’aucuns ronchonner sur le ton : « C’est trop compliqué, c’est trop long, on peut coller aujourd’hui avec des ciments auto adhésifs, et ça marche très bien ! » Sauf que pas tout à fait : l’expérience (et partant, la cruauté de l’échec) démontre que l’assemblage de ce que l’on nomme « les nouvelles céramiques » impose des protocoles rigoureux si l’on veut des pièces prothétiques pérennes en bouche. À cet effet, le nombre croissant d’overlays, de facettes, et toutes sortes de pièces peu ou pas rétentives, conçus dans toutes sortes de matériaux plus ou moins exotiques, exige le respect de principes d’adhésion qu’il ne sera certainement pas possible d’obtenir avec des matériaux auto adhésifs.
Un produit comme Optibond XTR, si ses qualités se confirment dans le temps, participe à l’évidence de l’amélioration de nos protocoles dans ce sens : n’en déplaise aux esprits chagrins, l’allongement supposé (d’ailleurs pas si important que ça puisqu’on peut se passer d’un primer et/ou d’un silane dans certains cas) du temps de travail n’est plus alors qu’un épiphénomène.
FC
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